Renagel : limite le risque cardiovasculaire du dialysé

Le sevelamer est une résine échangeuse d'anions. C'est un polymère du chlorhydrate de polyallylamine, composé de nombreuses amines comportant des azotes chargés positivement au pH intestinal. Ces charges lui permettent de capter puis de retenir les ions phosphates grâce à des liaisons ioniques et hydrogènes, après échange avec des ions chlorures. Après administration orale, ce polymère est capable de fixer les phosphates dans l'intestin puis de les éliminer par voie naturelle puisqu'il n'est pas résorbé. D'où l'indication de Renagel dans la prévention de l'hyperphosphatémie (aussi appelée improprement hyperphosphorémie) de l'insuffisant rénal hémodialysé. Son action n'est toutefois pas rigoureusement spécifique. Le sevelamer peut échanger des chlorures contre des acides dissociés (acides biliaires, de façon théorique certains médicaments, même si aucune interaction significative n'a été rapportée jusqu'alors). Ce mode d'action avait déjà été retenu pour limiter l'hyperphosphatémie, avec des molécules tels l'hydrocarbonate d'alumine ou le carbonate de calcium, mais elles peuvent constituer une source de calcium ou d'aluminium pouvant poser problème chez le patient dialysé. Le sevelamer doit être pris précisément au moment des repas avec une observance rigoureuse.

L'administration de sevelamer ralentit la formation des calcifications cardiovasculaires - comme le montre désormais un recul de six ans - avec une efficacité plus significative que celle du carbonate de calcium, ce qui contribue à limiter l'un des facteurs de risque cardiovasculaire du sujet dialysé. C'est précisément cette efficacité qui justifie que Renagel bénéficie d'une amélioration du service médical rendu de niveau II (importante).

Voir « Le Moniteur » n° 2493 du 07.06.03.