La spirale des prix à la baisse - Le Moniteur des Pharmacies n° 2481 du 15/03/2003 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2481 du 15/03/2003
 

BELGIQUE

Actualité

L'événement

Le tarif de référence a été instauré le 1er juin 2001 par le ministre des Affaires sociales Frank Vandenbroucke. Son principe : le générique a un prix public 16 % moins cher que celui de la spécialité de référence et sert de base de remboursement pour l'INAMI (l'équivalent de notre sécurité Sociale), le complément restant à la charge du patient. Conséquence : presque toutes les spécialités ayant un générique se sont alignées à la baisse (20 % des médicaments).

Le spectre des - 26 %.

Pour les pharmaciens, un accord garantit une marge identique entre la délivrance de l'un ou l'autre type de médicament. Depuis le 1er juillet 2002, le « - 16 % » est devenu - 20 % et, au 1er janvier 2003, il deviendra - 26 %. Résultat : les spécialités ont suivi ce mouvement baissier et la pénétration des génériques reste très faible : 5 % des conditionnements et 3 % du CA. Ce qui n'a pas empêché les dépenses pharmaceutiques de croître globalement avec l'arrivée de nouvelles spécialités. « Au départ, les pharmaciens étaient plus ou moins indifférents au tarif de référence, dans la mesure où leur marge était garantie, remarque Kristien De Bruyn, chargé de statistiques à l'Association des pharmaciens belges (APB). Certes, ce tarif génère une diminution de la marge, mais ce manque à gagner est moins important que celui occasionné par les spécialités chères, le plus souvent présentées en grands conditionnements. »

Car en Belgique, dès que le prix dépassent les 25,44 Euro(s), la marge est plafonnée à 7,44 Euro(s), d'où globalement un revenu divisé par trois si un grand conditionnement (trois mois de traitement) est délivré plutôt qu'un petit (un mois de traitement). Et ces grands conditionnements, qui touchent 30 % du marché en volume et 40 % en valeur, sont en pleine expansion.

L'APB surveille aussi de près le bon respect des marges par les laboratoires. En effet, la concurrence entre les douze producteurs nationaux de génériques est très serrée et la rentabilité pas toujours évidente. D'où parfois la tentation de rogner sur la marge accordée aux pharmaciens. Si l'objectif du ministre paraît atteint avec une baisse du budget de l'INAMI, pour l'APB l'heure est toujours à la vigilance et à une surveillance accrue de l'évolution des dépenses pharmaceutiques, et leur impact sur les revenus des pharmaciens. « Ce que nous craignons le plus, explique Bernard Bailleux, président de l'APB, c'est la spirale négative des prix. Le spectre des "- 26 %" devient pesant pour les génériqueurs de plus en plus tentés par les grands conditionnements. Et à force de peser sur les spécialités généricables, le risque est grand que les labos ne les promeuvent plus au profit des nouvelles spécialités, plus chères. »

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