La grande désillusion

L'instauration de forfaits de remboursement des médicaments ont peu d'effet sur l'évolution des dépenses de pharmacie », indiquent les divs d'une étude sur « les politiques de forfaits de remboursement en Allemagne et aux Pays-Bas », publiée en avril 2000 par le Centre de recherche, d'étude et de documentation en économie de la santé (CREDES). « Si leur efficacité est réelle sur les produits concernés entraînant une baisse de prix, elles provoquent de fortes hausses des prix pour les produits non visés, parmi lesquels figurent notamment les produits innovants, décodent-ils. L'instauration des prix de référence n'a pas infléchi la progression des dépenses [...], car le système ne touche pas à la cause majeure de l'augmentation des dépenses : la croissance en volume de l'utilisation des médicaments. »

Après quatorze années d'existence en Allemagne, souvent citée en exemple par Jean-François Mattei, le TFR est loin de générer les économies escomptées (lire ci-dessous). « Les exemples européens révèlent une efficacité somme toute relative du système, remarque Guillaume Sublet, consultant de Nextep, société de conseil en économie de la santé. Les pays qui l'ont adopté ont rarement atteint les économies attendues et beaucoup ont été amenés à procéder à des aménagements significatifs. En Norvège, une étude indépendante, commandée par les autorités, a démontré que le coût administratif annulait les économies engendrées. Le Parlement à définitivement abandonner le système. » Le TFR semble engendrer des économies, mais à court terme seulement. Il permet aux pouvoirs publics de gérer l'urgence économique (et politique) induite par le déficit de la Sécurité sociale. De ce point de vue, la maîtrise est purement comptable. Le gouvernement la vouait pourtant aux gémonies...