Revoir les critères d'embauche - Le Moniteur des Pharmacies n° 2461 du 19/10/2002 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2461 du 19/10/2002
 

GALÉNIKA, LES JOURNÉES DE L'ÉQUIPE OFFICINALE

Actualité

L'événement

Un salon consacré à l'équipe officinale ne pouvait faire l'impasse sur la pénurie de personnel. Ouverture du capital aux collaborateurs, y compris aux préparateurs, et nouveaux critères d'embauche ont été au coeur des débats.

Le débat organisé par Le Moniteur sur les problèmes de pénurie de personnel a par moments été houleux entre titulaires et collaborateurs. Mais à défaut d'accélérer le règlement des contentieux, la crise de l'emploi que traverse la profession a le mérite de faire réfléchir tout le monde aux solutions à mettre en oeuvre pour en sortir. « Car en cette période de pénurie, l'officine ne dispose pas de la même "élasticité" que d'autres entreprises », affirme Jean-Pierre Lamothe, chargé des affaires sociales à la FSPF. N'en déplaise aux pharmaciens adjoints et aux préparateurs, ce responsable a fait comprendre qu'il y a peu d'évolutions à attendre sur les rémunérations compte tenu du fait que la marge de l'officine est sous tutelle. Sauf à faire tomber certaines contraintes qui pèsent sur l'entreprise officine.

Un quota de préparateurs par pharmacien ? Les syndicats estiment que le chiffre d'affaires n'est plus un critère approprié pour fixer le nombre de pharmaciens adjoints obligatoires. « Certains titulaires dépassant un certain seuil de chiffre d'affaires se retrouvent dans l'obligation d'engager un pharmacien, alors que l'activité ne justifie pas sa présence et qu'ils sont en mesure de contrôler le travail de leurs préparateurs, souligne Jean-Pierre Lamothe. Si le prix moyen des spécialités pharmaceutiques continue à progresser plus vite que le seuil d'embauche obligatoire d'un adjoint, le salaire et les charges liés à ce poste vont emboliser une partie de la masse salariale au lieu de se reporter sur les autres salariés, et tout le monde sera perdant ! » Quant au critère susceptible de remplacer le CA, Pierre Sado, de la section D de l'Ordre, fait observer que « l'activité exclusivement sanitaire de l'officine doit être placée sous le contrôle du pharmacien ». D'où la proposition émise de fixer un quota de préparateurs par pharmacien titulaire ou adjoint pour assurer convenablement le contrôle des activités sanitaires. Les préparateurs n'ont pas manqué de leur côté de réaffirmer qu'ils sont de plus en plus souvent livrés à eux-mêmes sur la délivrance d'ordonnances, ce qui a fait évidemment réagir les pharmaciens présents.

Evacuer l'administratif. « Du fait de la pénurie, les conditions de travail se dégradent et les préparateurs se voient confier des activités administratives, ce qui est très démotivant », déplore Patrick Le Métayer, de Force ouvrière. Ce que conçoit volontiers Jean-Pierre Lamothe : « Les charges administratives ont accaparé les équipes officinales qui, de ce fait, ne consacrent plus qu'une partie de leur temps à leur métier de dispensation. Lorsque les budgets sont limités, il faut raisonner en "bon père de famille" et optimiser la masse salariale, ce qui n'a pas été fait jusqu'à maintenant, pour le malheur de tous. » L'embauche de personnel administratif permettrait de libérer pharmaciens adjoints et préparateurs et de redonner de l'attrait à leur profession. Reste à créer une filière spécifique.

L'officine doit faire envie. Mais ces solutions ne règlent pas le problème du manque d'attrait de l'officine aux yeux des étudiants. « Augmenter le numerus clausus ne résoudra rien si, au niveau des études, la filière officine n'est pas rendue plus attractive », soulève Sébastien Faure, président de l'Association nationale des étudiants en pharmacie de France. Un numerus clausus qui, par ailleurs, a été faiblement augmenté (à 2 400 pour 2003), en deçà des promesses faites par les pouvoirs publics aux responsables professionnels. « Les facs de pharmacie peuvent former plus d'étudiants en pharmacie, assure Dominique Durand, doyen de Paris-V. Mais les jeunes sont de moins en moins intéressés par les études scientifiques et on relève une certaine lassitude pour les cursus longs. »

Pour assurer le renouvellement de la profession, l'ouverture du capital aux salariés semble bien l'ultime carte à abattre, « à l'instar de ce qui se passe chez les notaires et avocats », acquiesce Jean-Pierre Lamothe. « Cette solution peut aussi être envisageable pour les préparateurs », lance Bruno Bader, du groupement Plus Pharmacie. Une position avancée également par Lucien Bennatan, de Pharma Référence. Mais tant chez les pharmaciens adjoints que chez les préparateurs, l'accueil est pour le moment mitigé à l'idée de ne détenir qu'une... infime fraction du capital sans réel poids.

Un nouvel esprit d'équipe souffle sur la pharmacie

Longtemps, Galénika a été le grand rendez-vous des préparateurs. Avec la création des Journées de l'équipe officinale, c'est l'ensemble des collaborateurs de l'officine qui était invité à se retrouver à Paris le week-end dernier à la Porte de Champerret.

Un concept qui semble d'emblée séduire préparateurs et assistants venus plus nombreux que l'année dernière. Très motivés, très demandeurs d'informations et de formations, ils ont contribué au succès des ateliers pratiques (au nombre de 44 cette année). De fait, 57 % des visiteurs ont participé à un atelier. A noter également le succès des journées de formation continue agréées. Une première dans le cadre d'un salon professionnel. En revanche, petite déception du côté des titulaires qui se sont plus faiblement mobilisés.

Les adjoints pourront détenir des parts de SPF

Si les syndicats attendent toujours la position du fisc sur la possibilité de déduire les intérêts de son emprunt pour l'achat de parts des sociétés futures de participation financière (SPF), le doute est désormais levé sur la possibilité des adjoints d'intégrer ces structures. La loi stipule en effet que seuls des professionnels libéraux peuvent y participer, or Claude Japhet, président de l'UNPF, a fait état lundi d'un courrier du secrétariat d'Etat aux PME, s'appuyant sur un avis du ministère de la Justice, précisant que des pharmaciens salariés peuvent très bien détenir des parts de SPF, étant considérés comme libéraux au même titre que les avocats salariés, par exemple. « Le salariat est souvent un mode temporaire de collaboration avant un véritable exercice libéral », commente le ministère.

A RETENIR

5 258 visiteurs : soit 15 % de plus que l'an dernier. Si les préparateurs constituent la majorité des visiteurs, les pharmaciens titulaires et assistants ont été trois fois plus nombreux cette année.

fréquentation : 52,6 % étaient parisiens, 39,4 % venaient de province et 8 % de l'étranger.

83 exposants : soit deux fois plus qu'en 2001.

Pourrez-vous respecter la minute de silence en mémoire de votre consœur de Guyane le samedi 20 avril ?


Décryptage

NOS FORMATIONS

1Healthformation propose un catalogue de formations en e-learning sur une quinzaine de thématiques liées à la pratique officinale. Certains modules permettent de valider l'obligation de DPC.

Les médicaments à délivrance particulière

Pour délivrer en toute sécurité

Le Pack

Moniteur Expert

Vous avez des questions ?
Des experts vous répondent !