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MÉDICAMENTS DÉTOURNÉS DE LEUR USAGE
Actualité
Le point sur...
Dans un rapport parlementaire sur « l'impact éventuel de la consommation des drogues sur la santé mentale de leurs consommateurs », publié en février 2002, le Pr Christian Cabal , député RPR de la Loire, passe en revue les principaux médicaments détournés de leur usage.
Parmi les médicaments détournés de leur usage, les psychotropes se taillent la part du lion. Pas étonnant : la France en est le premier consommateur européen. En 2000, 8,3 % des Français ont consommé au moins une fois des antidépresseurs et 14,5 % des tranquillisants ou somnifères. Des noms commerciaux sont fréquemment cités par les 150 observateurs du dispositif TREND (Tendances récentes et nouvelles drogues) répartis en France : Tranxène (clorazépate dipotassique), Stilnox (zolpidem), Imovane (zopiclone), Rivotril (clonazépam), Artane (trihexyphénidyle), Valium (diazépam), Halcion (triazolam) et surtout Rohypnol (flunitrazépam). Cette benzodiazépine est l'un des médicaments les plus détournés.
Dans les milieux toxicomanes les plus marginalisés, le Rohypnol s'ajoute à d'autres produits comme l'alcool, l'héroïne, la buprénorphine (Subutex) voire la cocaïne ou le crack. Il s'agit alors soit d'accroître le sentiment de « défonce » pour l'alcool ou l'héroïne, soit d'atténuer la descente pour des produits comme la cocaïne, le crack ou l'ecstasy. « Si les benzodiazépines présentent toutes les caractéristiques de produit à dépendance psychique, elles n'engendrent pas de pathologie organique ou sociale à l'instar du tabac, de l'alcool ou de l'héroïne, écrit le rapport. Encore faut-il que les doses soient raisonnables, respectées par le patient et qu'il n'y ait pas de mélange explosif. »
Parmi les opiacés, le fentanyl (réservé au contrôle de la douleur peropératoire) et le dextropropoxyphène sont souvent détournés de leur usage premier. Quant au sulfate de morphine (Moscontin et Skenan), il est « vendu » entre 3,80 et 22,85 euros le comprimé de 100 mg. Mais la faible fréquence des prescriptions médicales de ces deux médicaments, comme de la méthadone d'ailleurs, relégue ces substances à une place marginale sur le marché parallèle.
En revanche, le Subutex (buprénorphine), avec ses 85 000 usagers réguliers, y est couramment disponible : « Le refus de prescription par un médecin est impossible. Or on constate parfois vingt prescriptions par jour pour un seul patient, dénonce le rapport. Certains patients vivent de ce trafic. » Le Subutex concerne, outre les usagers traditionnels d'opiacés, des jeunes souvent précarisés. Conséquence : l'usage de la codéine (Néo-Codion) a fortement chuté. Une enquête effectuée par les centres d'évaluation et d'information sur la pharmacodépendance, non citée par le rapport, montre que le nombre de boîtes vendues a diminué de moitié entre 1996 et 2000. Le pourcentage de toxicomanes consommant du Néo-Codion est passé de 24 % en 1994 à 2 % en 2000. Parmi ces derniers, 70 % l'utilisent quotidiennement et consomment, en moyenne, 38 comprimés par jour.
Enfin, s'agissant des stimulants, la disponibilité de la cocaïne et du crack continue d'augmenter, tout comme celle des amphétamines et de l'ecstasy (ou MDMA pour méthylènedioxyméthamphétamine), surtout dans les fêtes. L'ecstasy, très toxique (risque de mort subite et de troubles psychiatriques), a des propriétés intermédiaires entre les hallucinogènes et les stimulants. Elle favorise et modifie les relations avec les autres et maintient en éveil.
Deux autres produits sortis de l'hôpital, la kétamine et le gamma- hydroxybutyrate, des anesthésiques ayant à fortes doses des effets hallucinogènes, sont désormais couramment utilisés dans les raves.
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