PAYS-BAS : Substitution thérapeutique ? - Le Moniteur des Pharmacies n° 2419 du 10/11/2001 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2419 du 10/11/2001
 

Actualité

Enquête

LAURENCE MÉDARD

La substitution est autorisée si ni le médecin, ni le patient ne s'y opposent. Mais, en général, le prescripteur donne son autorisation. Le patient peut certes le refuser mais il risque d'avoir des problèmes avec sa caisse.

Les pharmaciens néerlandais sont très actifs en matière de substitution et ils souhaiteraient même l'élargir à la classe thérapeutique. Cette dernière reste pour le moment interdite.

La différence de prix de 5 % en moyenne entre les génériques et leur princeps. La substitution ne pénalise donc pas le pharmacien, d'autant qu'il perçoit (tout comme les médecins propharmaciens) un tiers de la différence entre le prix du produit original et celui du générique.

La budgétisation des dépenses en médicaments, avec notamment un ticket modérateur dont le total peut atteindre 100 euros par an (656 F), pousse à la prescription de génériques.

Les génériques représentaient, à la fin des années 90, 13 % du chiffre d'affaires des médicaments sur ordonnance qui eux-mêmes constituent 90 % des médicaments vendus. En volume, les génériques représentent aujourd'hui 40 % du marché !

Narda Naaf, Raale (Pays-Bas) : « C'est notre devoir de substituer»

Au contraire de nombreux pays européens, les Pays-Bas incitent les pharmaciens à substituer par des génériques. Et d'ailleurs, nos confrères néerlandais se sentent plus responsables. « Nous sommes le dernier élément de la chaîne pouvant encore influer sur les dépenses de santé. Le médecin prescrit et le pharmacien, lui, peut contribuer à faire baisser autant que possible le coût du traitement », explique Narda Naaf. Elle perçoit également cette réglementation comme un contre-pouvoir face à l'industrie pharmaceutique. « L'industrie fait du porte-à-porte chez les médecins pour les informer sur leurs nouveaux médicaments, la plupart du temps très chers. Les médecins, très occupés, ne peuvent retenir tous les noms des médicaments. Ils prescrivent ceux qui viennent juste de leur être présentés. C'est donc de notre devoir de délivrer les médicaments aux patients au meilleur prix. »

Narda Naaf reconnaît que certains patients sont parfois déstabilisés par la substitution, mais les refus restent marginaux car, dans la majorité des cas, les patients néerlandais sont traités d'emblée aux génériques. En aucun cas elle ne force son client à changer s'il a été traité avec un produit princeps et souhaite le conserver. « La confiance du patient dans son médicament est un facteur important du succès du traitement. »

La substitution thérapeutique est actuellement dans l'air du temps aux Pays-Bas. Narda Naaf y est favorable, même si elle comprend que « les médecins puissent être effrayés à l'idée que le pharmacien prenne sa place et sélectionne les mauvais médicaments pour son patient. La mise en place de la substitution thérapeutique demandera beaucoup de temps et d'échanges afin de ne pas créer deux camps, d'un côté les médecins, et de l'autre les pharmaciens ».

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