ALLEMAGNE : Un manque à gagner de 16 000 Euro(s) par officine - Le Moniteur des Pharmacies n° 2419 du 10/11/2001 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2419 du 10/11/2001
 

Actualité

Enquête

VISAVU

Face à la forte augmentation des dépenses de médicaments (11 % cette année), Ulla Schmidt, ministre fédéral de la Santé, ne connaît qu'un seul remède : les génériques. Ils représentaient, en 2000, 49 % des prescriptions et 30,7 % du CA des médicaments remboursés. Selon le ministère, une prescription systématique permettrait d'économiser entre 250 et 500 millions d'euros par an. Pour cela, il faut systématiser le recours au « aut-idem », une case prévue depuis longue date sur les ordonnances. En la cochant, le médecin autorise le pharmacien à substituer (par des génériques se situant dans les deux tiers inférieurs de la liste des prix). Mais cette possibilité reste théorique car les médecins ne le font quasiment jamais. Le pharmacien peut toutefois substituer exceptionnellement dans des situations d'urgence pendant les services de garde.

Débattue au Bundestag en octobre dernier, la proposition ministérielle d'accorder le droit de substitution (qui prévoit aussi de remplacer la budgétisation globale des prescriptions par une budgétisation par cabinet médical incitant les médecins à prescrire encore plus de génériques) a soulevé un tollé général. Des médecins bien sûr, mais aussi des génériqueurs (?) qui s'insurgent contre la levée de l'interdiction de substitution. Ils préconisent en revanche une plus large prescription des génériques par les médecins, pratique qui permettrait 1,5 milliard d'euros d'économies.

Côté pharmaciens, on déplore qu'aucune contrepartie ne soit prévue comme cela est le cas dans certains pays européens. Une inquiétude légitime car le recours à la substitution systématique par des génériques conduirait à un manque à gagner de 325 MEuro(s), soit 16 000 Euro(s) par officine ! -

Comparatif de prix :

Clamoxyl 500 mg (10 cp) : 11,97 Euro(s) ;

Jutanox : 6,12 Euro(s).

Nils Mayer, Ludwigshafen : « Le retour à l'exercice de la pharmacie »

« Jusqu'à présent, notre pratique professionnelle se limite à ouvrir des tiroirs ! », considère Nils Mayer, installé à Ludwigshafen (Rhénanie-Palatinat). Et, pour lui, une prescription généralisée en DCI et/ou une autorisation de substitution signifieraient enfin le « retour à l'exercice de la pharmacie ». Dès qu'il a repris la pharmacie de son père, Nils Mayer a d'ailleurs mis l'accent sur les génériques. Tous les trois mois environ, il rencontre la dizaine de médecins de son secteur, leur présente les nouveaux génériques et cherche avec eux à optimiser les traitements. « Résultat, ils prescrivent les génériques que je détiens ou bien m'accordent le droit de substituer. » La confiance et un dialogue constant sont pour lui les conditions préalables à la réussite de ce système.

Actuellement, plus du tiers des médicaments qui franchissent le seuil de son officine sont des génériques. Nils Mayer en tire deux avantages. Il se limite à quelques génériqueurs dont il connaît la qualité et réduit par là même son stock. « C'est une solution aux 5 000 médicaments disponibles dans mon officine et aux trois ou quatre tiroirs remplis de diclofénac ! » Par ailleurs, les fabricants lui accordent des rabais en nature de l'ordre de 30 à 40 %.

Quant aux clients réticents, ils sont rassurés par le dialogue pharmacien/médecin et, le cas échéant, paient eux-mêmes la différence entre le générique et le médicament de leur choix.

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