Quels conseils donner aux patients ? - Le Moniteur des Pharmacies n° 2415 du 13/10/2001 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2415 du 13/10/2001
 

Cahier formation continue

Lutter contre la sécheresse de la peau

- La toilette doit être effectuée avant chaque application de dermocorticoïdes à l'aide d'un pain ou gel nettoyant surgras ou d'un syndet, à rincer rapidement après application. Eviter les savons irritants ou parfumés.

- Le bain doit être tiède (33 à 35 °C) et sa durée ne doit pas excéder 5 à 10 minutes. Une huile de bain peut être ajoutée dans l'eau.

- L'hydratation de la peau est essentielle, car elle restaure la barrière cutanée : éviter l'huile d'amande douce, susceptible d'être allergisante. Choisir un émollient spécifique des peaux atopiques.

Proscrire les crèmes à base d'urée, irritantes, chez l'enfant.

- Appliquer le lait ou la crème juste après le bain, l'humidité de la peau favorisant l'absorption, et renouveler l'application dans la journée si nécessaire.

Adopter des mesures spécifiques lors des poussées

- Les dermocorticoïdes permettent d'améliorer rapidement les lésions et le prurit. Ils doivent toujours être appliqués sur une peau nettoyée, et arrêtés de façon progressive (utiliser la « règle de la phalangette » : le tube est vidé d'une longueur équivalente à celle d'une phalangette, ce qui correspond à la quantité à appliquer sur une surface égale à deux paumes).

- Si leur application est raisonnée (la contrôler en décomptant le nombre de tubes utilisés par mois) et en choisissant un dermocorticoïde de classe adapté, les effets secondaires sont rares. Eviter l'application dans les zones occlusives qui favorisent la résorption (sous les couches des bébés).

- En cas de lésions surinfectées, utiliser un savon antiseptique. Une antibiothérapie locale ou générale est parfois nécessaire.

- Si le prurit est particulièrement important, des antihistaminiques H1 per os peuvent être utiles, en particulier la nuit.

Adapter l'environnement

- Réduire l'exposition aux acariens, qui représentent une source allergénique importante : éviter les peluches (ou les laver régulièrement), les moquettes et tentures murales, passer l'aspirateur régulièrement, aérer la chambre à coucher tous les jours.

- Eviter le tabagisme et les animaux domestiques (chat, chien, lapin, oiseaux...).

- Ne pas surchauffer l'habitation (la sueur favorise les poussées d'eczéma).

- Choisir des vêtements en coton, éviter le synthétique et la laine qui accentuent le prurit.

- Ne pas surdoser la lessive et bien rincer le linge, au besoin à l'aide d'un rinçage supplémentaire.

Ne pas utiliser d'assouplissants, qui peuvent être irritants.

- Privilégier les vacances à la mer et au soleil, qui améliorent les lésions.

- Se tenir à l'écart des adultes porteurs de lésions d'herpès en activité (bouton de fièvre).

Contrôler l'alimentation

- En prévention, chez le nourrisson né de parents atopiques, privilégier l'allaitement maternel ou utiliser un lait hypoallergénique dès le premier biberon. En cas d'allergie confirmée aux protéines de lait de vache, seuls les laits constitués d'hydrolysats de protéines peuvent être utilisés.

- Chez l'enfant atteint de dermatite atopique, retarder au maximum la diversification alimentaire : éviter jusqu'à un an les fruits exotiques, la vanilline, le poisson, les oeufs, l'huile d'arachide, les fruits secs.

- En cas de sensibilisation à un aliment particulier, objectivée par des tests, celui-ci doit être proscrit.

Déculpabiliser les parents

- On ne guérit pas la dermatite atopique : les symptômes sont traités au « coup par coup » grâce aux dermocorticoïdes.

S'il est vrai que le stress (des enfants ou des parents) peut déclencher une poussée eczémateuse, bien d'autres facteurs entrent en jeu : il faut déculpabiliser les parents, en leur rappelant que, la plupart du temps, la dermatite atopique disparaît spontanément vers l'âge de deux ans.

- Comme toutes les maladies chroniques, le soutien de l'entourage, du médecin, du pharmacien et éventuellement d'une association peut être bénéfique.

- Les cures thermales dans des stations spécialisées (Avène, La Roche-Posay, Uriage...) peuvent également être profitables, en particulier chez les enfants. Elles atténuent l'inflammation, diminuent le prurit, accélèrent la cicatrisation, et sont l'occasion pour les parents de mieux comprendre et dédramatiser l'eczéma.

Interdit ou autorisé ?

- La vaccination des enfants souffrant d'eczéma atopique est tout à fait possible en dehors des poussées aiguës.

- Les bains de mer ou en piscine (avec rinçage à l'eau douce) sont possibles, sauf pendant les poussées d'eczéma et à condition d'hydrater correctement la peau.

- Seul interdit véritable : le contact avec une personne porteuse de lésion herpétique active (en particulier bouton de fièvre).

La primo-infection herpétique chez le patient atopique peut se traduire par une forme généralisée grave.

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