Prenez soin de vos salariés - Le Moniteur des Pharmacies n° 2413 du 29/09/2001 - Revues - Le Moniteur des pharmacies.fr
 
Le Moniteur des Pharmacies n° 2413 du 29/09/2001
 

Entreprise

Interrogés sur leurs conditions de travail, les salariés des officines ne sont pas avares en doléances. Pourtant, si la rémunération et les emplois du temps sont indéniablement moins avantageux qu'en industrie, l'officine possède certains atouts majeurs comme l'accessibilité du chef d'entreprise et la convivialité. Encore faut-il savoir en tirer partie. Exemples.

Certes, nous ne sommes plus à l'époque de Zola mais, en pharmacie, persistent des problèmes de santé propres à la station debout. A savoir les troubles de la circulation de retour et les maux de dos. Sans parler de la fatigue ! « Aujourd'hui, les salariés travaillent souvent non-stop et ne disposent même pas d'un endroit pour prendre leur collation », constate Lydia Boucher, conseillère en communication et ancienne responsable d'un magasin Sephora où, affirme-t-elle, la législation impose un temps de détente quotidien et un lieu de repos.

En officine, côté aménagement des locaux pour le personnel... silence radio ! Françoise Coblence, conseillère en droit social à l'UNPF, rappelle cependant que chaque salarié doit disposer d'un vestiaire personnel fermé à clef et d'une chaise. Quant au confort de travail, les agenceurs s'en chargent. Le mobilier a été pensé pour favoriser l'autonomie des salariés. « Avec des comptoirs éclatés, un ordinateur pour chaque poste, chaque salarié peut travailler en toute tranquillité sans déranger ses collègues », assure François Guillot (Fahrenberger). Et Patricia Ferrero, titulaire niçoise, qui a tout récemment modernisé son officine, confirme : « Chaque membre de l'équipe a l'impression de posséder une petite partie de la pharmacie. Avant, chacun travaillait où il pouvait, comme il pouvait. Désormais nous évoluons dans un climat de sérénité qui se ressent au niveau de la clientèle. »

Aménager l'espace de vente sans se soucier de l'arrière-boutique ne rime à rien. Telle pourrait être la devise de Georges-Michel Valfer, titulaire de la Grande Pharmacie de l'Ouest lyonnais, qui, à l'occasion du transfert de son officine il y a un an et demi, n'a pas hésiter à peaufiner dans les moindres détails l'arrière boutique. Jugez plutôt : un espace largement supérieur à celui réservé à la clientèle, un local administratif réservé à la gestion des subrogations disposant de quatre ordinateurs, un coin café-bar avec mise à disposition de boissons, le tout avec vue sur un jardin privatif. Et ce n'est pas tout. Le sous-sol est doté d'un vaste préparatoire disposant d'une machine à café, d'un espace collation et d'un réfrigérateur.

Quand considération rime avec émulation

« Tout le personnel doit avoir le sentiment qu'on lui porte attention. Tout comme mes clients, je veux que mes collaborateurs se sentent bien », confie Georges-Michel Valfer. Pour le bien-être de ses salariés (et le sien évidemment), ce titulaire n'a d'ailleurs pas hésité à employer des matériaux de qualité, à installer un plafond acoustique, à climatiser toute l'officine et à mettre en place des automates. Résultat : un véritable lieu de vie agréable avec à la clé des assistants et des préparateurs ravis et stimulés.

« Les locaux inspirent la rigueur, le fait d'évoluer dans une installation de qualité nous donne envie d'être performants, nous incite à faire preuve d'exigence au niveau professionnel », témoigne Joël Caron, l'un des assistants travaillant à la Grande Pharmacie de l'Ouest lyonnais. Des pharmaciens assistants que Georges-Michel Valfer qualifie de « pharmaciens adjoints ». Logique, puisqu'il les consulte à chaque prise de décision. « En effet, nous ne travaillons pas chez ou pour monsieur Valfer mais avec », précise Joël Caron. Ainsi, l'agencement, de l'installation des prises électriques à la couleur des murs, est le fruit d'une collaboration étroite entre titulaire et salariés. « Le personnel se trouve en première ligne face à la clientèle, son avis est précieux, assure Lydia Boucher. De plus, appliquer des règles de transparence et de concertation favorise la prise d'initiatives. »

L'implication du personnel dans la vie de l'officine fait également partie de la ligne de conduite prônée par le groupement Plus Pharmacie. Son président, Joseph-Philippe Benwaïche, déplore l'existence encore fréquente d'« assistants assistés ». En pratique, il a instauré dans sa propre pharmacie un système de parrainage pour les responsabiliser. « Chaque assistant est nommé parrain ou marraine d'un jeune préparateur. Pour varier les références, nous effectuons des rotations tous les deux mois. Ce fonctionnement crée une émulation importante au sein de l'équipe », explique-t-il. Une équipe officinale qu'il compare volontiers avec une équipe de sport. « Je ne fais pas de différence sur le plan de la communication entre assistants et apprentis », insiste-t-il. La preuve : Plus Pharmacie va réunir courant 2002 et pour la première fois tous les salariés du groupe, un congrès des équipes en quelque sorte. Avec pour objectifs une meilleure intégration dans le groupement bien sûr mais aussi la promotion des métiers de la pharmacie.

Une meilleure prise en compte des besoins de la clientèle

A plus petite échelle, l'information du personnel sur les projets concernant la pharmacie peut se faire lors de réunions trimestrielles. « Au restaurant, c'est plus convivial et moins formel», rapporte Georges-Michel Valfer. Pas de tables rondes organisées chez Patricia Ferrero qui tient constamment son personnel au courant du moindre changement. « Je ne fais rien sans eux, résume-t-elle, je suis toujours à l'écoute et tiens compte de leur avis, nous nous respectons mutuellement. » Pas étonnant à ce que chez elle la semaine de 35 heures se soit instaurée sans heurts. « Au lieu de passer par la case transitoire des 37 heures, j'ai préféré instaurer directement les 35 heures, toujours avec l'accord de mon équipe ! J'ai embauché un secrétaire deux jours par semaine et chacun de mes salariés a gardé ses horaires de travail mais dispose évidemment de journées de congés supplémentaires », raconte-t-elle.

C'est flagrant, prendre en compte les suggestions de ses salariés et les faire participer activement à la vie de l'officine permettent d'éviter de nombreuses erreurs (aménagement, référencement, emploi du temps). Selon Lydia Boucher, une bonne relation titulaire-salariés permet aussi une meilleure prise en compte des besoins de la clientèle. De plus, avoue Joël Caron, « ça donne envie de rester ».

Faute de pouvoir recruter facilement, vous disposez donc de moyens imparables pour garder votre personnel : la communication, la communication et la communication ! w

« Chaque membre de l'équipe à l'impression de posséder une petite partie de la pharmacie. » Patricia Ferrero, titulaire à Nice

« Nous ne travaillons pas chez ou pour le titulaire mais avec. » Joël Caron, assistant (Grande Pharmacie de l'Ouest lyonnais)

Sachez communiquer !

7 principes capitaux

1 Structurer le travail : définir des règles et une organisation bien précises.

2 Favoriser l'autonomie des salariés : chaque poste doit être bien défini.

3 Responsabiliser tous les membres de l'équipe : donner des objectifs et favoriser la prise d'initiatives.

4 Etre abordable : se comporter en « seul maître à bord après Dieu » ne fait que souder l'équipe contre le titulaire au détriment du bon fonctionnement de l'officine.

5 Impliquer : informer les salariés de tous les projets inhérents à l'officine.

6 Ecouter : tenir compte de l'avis de tous.

7 Ne pas oublier les formations : stimulation et rentabilité à la clé.

Vous sentez-vous régulièrement en insécurité dans vos officines ?


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