Quels conseils donner aux patientes ?

Respecter scrupuleusement la posologie

- L'observance d'une contraception orale doit être stricte : un oubli peut exposer à un risque de grossesse non souhaitée. Elle est facilitée par la présentation des comprimés sous forme de plaquettes calendaires indiquant l'ordre de prise.

- Pour débuter une contraception, le premier comprimé est avalé le premier jour des règles puis chaque jour à peu près à la même heure. La prise d'une pilule peut ainsi être associée à un geste quotidien régulier (brossage des dents, heure de repas...).

- En cas de prise discontinue, si la patiente laisse un intervalle de plus de 7 jours entre deux plaquettes, une méthode de contraception complémentaire est recommandée durant les dix premiers jours de la nouvelle plaquette.

- En cas de vomissements ou d'une diarrhée importante survenant dans les quatre heures suivant la prise d'une pilule, la prise d'un autre comprimé est recommandée. Comme la plaquette (prise discontinue) sera terminée un jour plus tôt, l'intervalle entre deux plaquettes restant identique, la plaquette suivante sera entamée un jour plus tôt. Cette démarche s'applique également lorsqu'une patiente avale deux comprimés un même jour ou qu'elle a perdu un comprimé.

- Si plusieurs comprimés n'ont pas été pris, la pilule est arrêtée puis reprise lors des règles.

Avoir un suivi médical régulier

- Lorsque la pilule est bien tolérée et que la patiente est en bonne santé, une visite annuelle chez le gynécologue (ou le médecin) suffit.

- D'après les recommandations de l'ANAES, le bilan biologique est renouvelé tous les cinq ans dans la mesure où les premiers examens se sont révélés normaux et qu'aucun événement clinique n'est survenu. Les paramètres vérifiés sont les mêmes que lors du premier bilan.

- Des nausées, des spottings (surtout avec les pilules minidosées), des règles peu abondantes, une tension mammaire, des sensations de jambes lourdes, des troubles de l'humeur, des migraines, des modifications de la libido peuvent apparaître au cours des premiers mois de la contraception puis décroître. Leur importance est prise en compte lors de l'évaluation de la tolérance de la contraception à la première consultation suivant la première prescription du traitement.

Bannir le tabac

- Il faut choisir entre fumer ou être sous pilule, car le tabac majore le risque d'accident cardiovasculaire. Si le médecin opte pour une contraception orale, il prend en compte l'importance du tabagisme de la patiente, de son âge et de ses antécédents.

- Au-delà de 35 ans, le respect de cette contre-indication est impératif, le mélange âge + pilule + tabac étant source d'accident vasculaire artériel, d'accident vasculaire cérébral, d'infarctus, d'accident thromboembolique des membres.

Désir de grossesse

- Une grossesse peut être envisagée dès l'arrêt de la pilule.

- Le phénomène d'aménorrhée entre deux plaquettes peut être synonyme d'une grossesse. - Un test de grossesse peut s'avérer nécessaire. Mais il s'agit le plus souvent d'atrophie endométriale.

- Un test de grossesse est efficace sous pilule.

- Débuter une grossesse sous pilule est sans risque pour le foetus.

Subir une intervention chirurgicale

- En cas d'intervention chirurgicale programmée, il est préférable d'arrêter un estroprogestatif durant le cycle concerné pour diminuer le risque thromboembolique.

Cependant, les pilules minidosées ne sont pas systématiquement arrêtées.

- Bien entendu, s'il s'agit d'une intervention en urgence, la pilule n'est pas arrêtée.

Voyager sous pilule

- Lorsqu'il existe un décalage horaire, la patiente peut directement prendre sa pilule estroprogestative à l'heure habituelle dans le pays dans lequel elle séjourne, le retard de prise autorisé étant de douze heures (correspondant au décalage horaire maximal entre 2 pays).

- Avec une pilule microprogestative, la patiente doit progressivement décaler ses prises de trois heures pour se mettre à l'heure locale.

- Partir en connaissant le nom de la pilule dans le pays étranger et emporter son ordonnance.

Soleil et pilule

- Sous pilule (estroprogestative, macroprogestative surtout), éviter les expositions solaires en cas d'antécédents de chloasma lors d'une grossesse.

Décaler ses règles

Certaines femmes désirent parfois retarder leurs règles en cas de voyages, pour des raisons sportives... Si cette pratique n'est pas recommandée, il est préférable néanmoins qu'elle soit faite dans de bonnes conditions.

- Avec une pilule estroprogestative monophasique, la patiente poursuit la contraception sans interruption entre deux plaquettes jusqu'au moment où elle souhaite avoir ses règles.

- Pour une pilule biphasique, les comprimés les plus dosés de la seconde partie de la plaquette sont pris jusqu'à la date souhaitée des règles. Le reste de la plaquette est sacrifié.

- Un progestatif macrodosé est pris sans interruption jusqu'à la date souhaitée des règles.

- En l'absence de contraception orale, une pilule monophasique peut être prescrite en continu jusqu'à la date désirée des règles.

- Pour avancer de quelques jours ses règles, il suffit d'arrêter sa pilule estroprogestative 3 à 4 jours plus tôt et de respecter un intervalle de 7 jours avant d'entamer la plaquette suivante.