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Une pétition contre la disparition de la pharmacie vétérinaire

Publié le 16 septembre 2017
Par Loan Tranthimy
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Malgré un décret de 2007 qui sécurise la délivrance des médicaments vétérinaires à l’officine, des pharmaciens continuent à être accusés de délivrance illégale. Le procès qui s’est tenu les 14 et 15 septembre dernier au tribunal correctionnel de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme), impliquant trois pharmaciens, a fait monter la FSPF au créneau. Le syndicat a lancé une pétition pour demander à l’Ordre des pharmaciens de se désister de son action civile contre ces pharmaciens, et aux ministres de la Santé et de l’Agriculture d’ouvrir un Grenelle de la pharmacie vétérinaire. « En se constituant systématiquement partie civile, l’Ordre reconnaît la culpabilité des pharmaciens. Cette position n’est pas compréhensible, puisque les chambres disciplinaires n’ont infligé aucune sanction à leur encontre », déclare Philippe Gaertner, président de la FSPF. L’Union nationale pour la pharmacie vétérinaire (UNPVO), ainsi que l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF), ont rejoint l’appel de la FSPF. « L’Ordre doit cesser de poursuivre les pharmaciens sans discernement », martèle Guy Barral, président de l’UNPVO. « Les vétérinaires sont aujourd’hui à la fois prescripteurs et vendeurs de médicaments vétérinaires. Il y a une captation de ce marché », accuse même Jean-Luc Fournival, président de l’UNPF. Si le syndicat USPO reconnaît de son côté que « la mise en correctionnelle des pharmaciens est inacceptable », il déplore « la maladresse de cette pétition plus dirigée contre l’Ordre, alors que la défense du médicament vétérinaire nécessite l’union de la profession ». Contacté, l’Ordre des pharmaciens se défend. « L’instance ordinale se porte systématiquement partie civile pour pouvoir accéder au dossier. Mais cela ne préjuge en rien de la culpabilité du pharmacien. Je suis favorable à l’appel de la FSPF pour l’organisation du Grenelle », explique Alain Delgutte, président du conseil central de la section A. Pour l’heure, près de 2 000 pharmaciens ont déjà signé la pétition. 

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