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Soumission chimique : le nouveau dispositif fait réagir
Douche froide pour les pharmaciens. Les kits de détection des soumissions chimiques ne seront finalement pas distribués en officine. Le rapport remis hier, au gouvernement, par la députée Sandrine Josso et la sénatrice Véronique Guillotin, prend le contre-pied d’un dispositif qui semblait pourtant bien engagé. « Depuis l’annonce faite par le gouvernement Barnier, en novembre dernier, nous avions déjà eu de nombreuses demandes de nos clientes qui souhaitaient obtenir ces kits ou qui nous demandaient quand ils allaient arriver en pharmacie. C’est fort dommage que le projet n’ait pas abouti », regrette Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).
Course contre la montre
Le manque de fiabilité de ces tests de détection a cependant eu raison de cette nouvelle mission. « Dans les heures qui suivent la soumission chimique, il est nécessaire de faire un prélèvement de sang et d’urine dans des centres référencés. Il y a tellement de drogues et de médicaments qui peuvent être utilisés par les prédateurs, qu’une simple détection ne suffit pas. Sans recueil de ces preuves fugaces, la victime ne pourra plus prouver l’existence des faits qui ont eu lieu et dont elle ne connaît pas la matière du fait de son amnésie », détaille le rapport. Un argument que comprend Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) : « À l’heure actuelle, si les autotests ne sont pas suffisamment fiables, il est normal de ne pas les vendre en pharmacie. En revanche, si les industriels arrivent à mettre au point des kits validés par l’agence nationale de sécurité du médicament ou par la Haute Autorité de santé (HAS), nous remettrons bien évidemment le sujet sur la table. »
Soucis de proximité
Reste à savoir si le nouveau dispositif garantira la facilité d’accès qu’auraient permis les pharmacies. « C’est notre crainte suite aux propositions qui viennent d’être présentées. Il va falloir veiller à ce qu’un maillage territorial soit suffisant en termes de professionnels et de laboratoires agréés », poursuit Pierre-Olivier Variot. Dans le cadre de ce nouveau plan de lutte contre la soumission chimique, les pharmaciens seront amenés à tenir un rôle d’orientation des victimes, sur la base d’une fiche réflexe mise au point par la HAS qui identifiera les différents lieux où réaliser les prélèvements biologiques.
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