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Revalorisation des missions, Rosp biosimilaires… le ministre prêt à céder ?
Le 15 mai 2025, une délégation de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) était reçue au ministère de la Santé pour dérouler ses revendications devant la conseillère du ministre Yannick Neuder. « Nous avons demandé un avenant 2 immédiat car nous continuons de juger le n° 1 insuffisant en matière de rémunération », alerte Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO.
Selon lui, la réponse politique est limpide : l’avenant 2 est désormais acté dans les intentions, notamment pour intégrer les nouvelles missions prévues dans le plan de lutte contre les déserts médicaux. Mais sur les moyens ? Rien de tangible. « L’argent magique n’existe pas », a répondu la conseillère, tout en ouvrant la porte à des solutions « gagnant-gagnant ».
Rémunérer les économies générées
Parmi les propositions, une refonte de la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp) sur les génériques, biosimilaires et hybrides figure en bonne place. Objectif : passer d’un incitatif opaque à une logique de « juste retour », directement corrélée aux économies réalisées grâce aux pharmaciens. « On ne demande pas d’argent en plus, on demande une rétribution équitable », insiste Pierre-Olivier Variot.
Cette démarche vise à renforcer l’adhésion des officinaux à la substitution de médicaments complexes, aujourd’hui freinée par une incertitude réglementaire et une incitation financière trop faible.
Vers une désensibilisation aux volumes
L’USPO plaide également pour une transition progressive vers un modèle de rémunération moins dépendant du volume de boîtes délivrées. Une réflexion qui s’inscrit à la croisée des enjeux économiques et environnementaux : bon usage du médicament, réduction de la pression à la dispensation, décarbonation de la chaîne pharmaceutique.
Missions : trouver leur juste prix
Sur le terrain des missions, les écarts de rémunération restent un point de crispation. Actuellement payé 15 euros à l’officine, le dépistage de la cystite est valorisé 30 euros chez le médecin et jusqu’à 200 euros à l’hôpital.
Le syndicat rappelle que de nombreux actes sont déjà réalisés gratuitement : premiers soins, pansements, retrait de tiques. Une rémunération à 15 euros pourrait être acceptable, mais uniquement pour ces actes aujourd’hui non valorisés. Concernant les protocoles du dispositif Osys qui pourrait être généralisé dès cet été, la ligne est claire : « Il faut un tarif adapté à la complexité et au temps passé, sinon les pharmaciens ne s’en empareront pas. ».
Hybrides, dispositifs médicaux : des textes à revoir
L’arrêté de substitution des dispositifs médicaux reste en concertation.
Concernant les hybrides, le texte est jugé « insuffisamment ambitieux », en termes d’extension du périmètre de substitution à d’autres formes galéniques : shampooings, crèmes, dispositifs oculaires, au-delà des seuls dispositifs inhalés.
Maillage : une inquiétude partagée
Le maintien du réseau officinal, en particulier dans les zones rurales, reste au cœur des préoccupations. Le syndicat réclame un signal politique fort. « La conseillère nous dit que l’Etat ne veut pas que des pharmacies ferment, avec une conscience des risques », rapporte Pierre-Olivier Variot. Une déclaration de principe, mais sans contrepartie chiffrée.
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