Reprise des produits de contraste : radiographie d’un grand flou

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Reprise des produits de contraste : radiographie d’un grand flou

Publié le 26 janvier 2024
Par Yves Rivoal
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Dans un communiqué diffusé le 24 janvier, la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) révélait que « certains grossistes-répartiteurs ont fait évoluer leurs conditions de reprise et informent leurs clients qu’ils n’acceptent plus les retours des produits de contraste. » Nous avons donc sollicité les principaux acteurs afin de confirmer cette information. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les choses ne sont pas claires. Alliance Healthcare est le seul répartiteur à l’avoir démentie, en précisant : « Alliance Healthcare Répartition n’a communiqué aucune consigne à ses pharmaciens-clients. Des stocks seront disponibles jusqu’à fin février 2024 afin d’être en conformité avec nos obligations pharmaceutiques. » De son côté, l’OCP explique que « le sujet n’est pas chez les grossistes mais chez les laboratoires fabricants pour savoir s’ils reprendront les stocks des grossistes-répartiteurs après le 1er mars. » La CERP Rouen renvoie vers la Chambre syndicale de la représentation pharmaceutique (CSRP). CSRP dont le délégué général, Emmanuel Dechin, ne cache pas que le sujet est délicat. « Dans un premier temps, les laboratoires ont fait savoir aux grossistes-répartiteurs qu’ils ne reprendraient pas leurs stocks, confie-t-il. Mais face aux risques de rupture que pourraient générer cette position, il semble que le ministère de la Santé soit intervenu et ait convaincu les fabricants d’assouplir leur position. Aux dernières nouvelles, certains laboratoires accepteraient le cas échéant de reprendre les stocks des grossistes-répartiteurs, mais pas ceux en provenance des pharmacies d’officine. » Dans ce contexte on ne peut plus incertain, où tout se conjugue encore au conditionnel, la FSPF invite une nouvelle fois les pharmaciens à faire preuve de prudence. « Afin d’éviter un surstock de produits de contraste difficilement vendables à partir du 1er mars 2024, nous vous recommandons de limiter, dès maintenant, vos approvisionnements aux besoins de vos patients », indique-t-elle en ajoutant qu’elle « sera vigilante sur les conséquences de cette mesure pour les pharmacies d’officine, en particulier en matière de reprise des produits déremboursés par les laboratoires. »

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