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© Getty Images
[VIDÉO] Rémunération : pourquoi il faut tourner la page des boîtes
Pourquoi l’USPO n’a-t-elle pas signé l’avenant 1 à la convention pharmaceutique ? Parce qu’il était, selon son président Pierre-Olivier Variot, très en deçà de ce qu’il aurait fallu pour maintenir économiquement le réseau à flot. « L’avenant 1 apporte à peine 120 millions d’euros de revalorisation structurelle, alors que les besoins du réseau approchent le milliard », pointe-t-il. Le reste des montants potentiels est conditionné à des hypothèses de croissance d’activité ou à la réalisation de nouvelles missions, dans une logique de “travailler plus pour gagner un peu plus” que le syndicat refuse en l’état.
Un avenant 2 en discussion, enfin
Depuis six mois l’USPO plaide pour l’ouverture rapide d’un avenant 2, centré sur la revalorisation immédiate des rémunérations. Jusqu’à présent, l’assurance maladie n’avait pas répondu à cette demande. Le ministre de la Santé a finalement réagi par courrier le 27 mars, donnant son feu vert à l’ouverture de discussions. « J’ai rencontré Cédric Arcos, conseiller santé du Premier ministre. Il nous a clairement dit : allez-y », confie Pierre-Olivier Variot. L’objectif est désormais d’entrer concrètement en négociation avec les équipes ministérielles.
L’enjeu est clair : « Il faut redonner du pouvoir économique à toutes les officines, pas à une poignée. Je ne suis pas là pour sauver quelques pharmacies et laisser les autres couler. » Le président de l’USPO le concède : certaines structures sont déjà en situation critique. Mais l’avenant 2 vise à sauver ce qui peut encore l’être, rapidement.
Décorréler la rémunération des volumes : l’autre réforme
Au-delà de l’avenant 2, Pierre-Olivier Variot défend une évolution plus structurelle du modèle économique officinal : la décorrélation de la rémunération du volume de boîtes dispensées. Une orientation qu’il estime cohérente avec les politiques actuelles de déprescription et d’allégement de la charge médicale.
« Aujourd’hui, environ 75 à 78 % de notre rémunération repose sur l’honoraire à la boîte. Ce 1 € par boîte, quelle que soit sa valeur, nous lie directement aux volumes. » Cette dépendance devient contradictoire avec les objectifs de santé publique : diminution des volumes prescrits, lutte contre la surmédicalisation, rationalisation des soins.
Pour en sortir, deux leviers existent :
– renforcer le poids des autres honoraires (suivi, accompagnement, prévention, missions).
– réduire le poids relatif de l’honoraire à la boîte, en le remplaçant par des éléments plus liés à la pertinence du service rendu.
Mais cette évolution suppose une enveloppe budgétaire dédiée, pour ne pas fragiliser le réseau pendant la transition : « Si l’on retire 1 milliard d’un honoraire, il faut en injecter 1,2 ou 1,3 ailleurs pour éviter les pertes sèches. »
Une volonté politique encore incertaine
Lors des premières discussions conventionnelles, l’idée avait été rejetée par Thomas Fatome, directeur général de la CNAM. Mais l’USPO espère désormais rouvrir le chantier, à moyen terme. « Ce ne sera pas pour tout de suite, reconnaît Variot. C’est une réforme qui exige des simulations, des études, des garanties pour éviter une casse dans le réseau. »
L’avenant 2 et la réforme structurelle de la rémunération ne répondent pas aux mêmes temporalités, mais poursuivent une logique commune : sécuriser un modèle officinal économiquement soutenable, aligné sur les objectifs de santé publique, et non plus sur une mécanique de volumes qui ne tient plus.
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