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Pharmacies dans les territoires fragiles : le projet de décret est enfin connu
Le projet de décret sur les territoires fragiles a enfin été soumis aux syndicats. Si la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) a validé le texte, en espérant une publication rapide, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) souhaite introduire des amendements.
« Il est impératif que le gouvernement publie le décret sur les pharmacies des territoires fragiles au Journal officiel avant le 7 juillet, date du deuxième tour des élections législatives », a déclaré Phillipe Besset, le président de la FSPF. Après la promulgation du décret, il espère que le zonage définissant les territoires fragiles soit connu avant le 31 décembre 2024, « de façon qu’en 2025, les officines ciblées bénéficient d’un financement de l’Assurance maladie pouvant aller jusqu’à 20 000 euros par an, sans parler des potentiels financements des agences régionales de santé (ARS) pour, par exemple, installer une borne de télémédecine dans l’officine ».
Quel temps de trajet sera retenu ?
Un territoire fragile compte peu d’officines, ce qui oblige de nombreux patients à effectuer des trajets dans d’autres communes pour se faire délivrer des médicaments. Les zonages prévus par le projet de décret seront mis en place par les agences régionales de santé. « Parmi les critères retenus pour qualifier un territoire fragile, on peut citer la distance en kilomètres et un temps de 15 minutes pour accéder aux médicaments, le nombre de pharmacies sur ledit territoire ou encore l’âge des titulaires », a expliqué Philippe Besset, précisant que ces critères ne sont pas cumulatifs.
Si la FSPF semble se satisfaire du projet de décret en l’état, « quitte à négocier plus tard pour l’améliorer », l’USPO souhaite pour sa part que des amendements y soient inclus avant sa publication au Journal officiel (JO). « Nous demandons l’introduction de plusieurs modifications. Nous souhaitons notamment voir le délai routier passer de 15 à 30 minutes, comme pour les urgences médicales ou les secours aux incendies et aux accidentés. Sauver une personne accidentée et accéder à un médicament vital, pour moi ça revêt le même niveau d’urgence », a assuré Pierre-Olivier Variot, président de l’USPO.
Autre amendement proposé par l’USPO : remplacer le terme de « pharmacien titulaire » par celui de « pharmacien », pour ne pas léser les adjoints ayant des parts dans ces officines.
Le syndicat demande également à clarifier la notion de « récurrence des gardes », trop imprécise dans le décret. « Est-ce qu’un territoire fragile est une zone où le pharmacien ne fait jamais de gardes ou au contraire beaucoup de gardes ? Cette question n’est pas clairement explicitée ».
Allonger le départ en retraite
Sur le sujet des transferts de pharmacies mentionné dans l’article L5125-6-1 du Code de la santé publique, le président de l’USPO veut s’assurer qu’en cas de transfert ou de regroupement, « les pharmacies existantes conservent bien 2 500 habitants dans une zone continue autour de l’officine ».
Enfin, l’USPO souhaite allonger l’âge de départ à la retraite, fixé dans le projet de décret à 65 ans. « L’âge de départ à la retraite à taux plein pour les pharmaciens, c’est 67 ans. Il serait fort dommage de mettre une pharmacie par voie de transfert à côté de quelqu’un qui a 65 ans, à deux ans de la retraite et qui, à cause de cette concurrence, ne pourrait plus vendre son officine », a précisé Pierre-Olivier Variot.
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