Pénuries de médicaments : inquiétude sur le misoprostol

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Pénuries de médicaments : inquiétude sur le misoprostol

Publié le 18 avril 2023
Par Anne-Hélène Collin
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Signalé en tension d’approvisionnement, le misoprostol est déjà difficilement procurable dans certaines localités (Lille, Ile-de-France). L’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (Otmeds) donne l’alerte et s’interroge sur l’(in)action des autorités de santé.

Le misoprostol est « en tension d’approvisionnement ». Ce n’est pas nouveau, les laboratoires ont averti les professionnels de santé à plusieurs reprises – en juin 2022, en septembre 2022 et en mars 2023, rappelle l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament (Otmeds), qui a relayé ces « tensions » régulièrement et alerté les pouvoirs publics.

Cette fois, ce que dénonce l’Observatoire dans un communiqué du 13 avril, c’est l’inaction des autorités et des administrations, « le silence, l’attentisme et l’amateurisme de l’actuel ministre de la Santé François Braun ». « Une fois encore, les alertes des acteurs de terrain, associations luttant pour le droit à l’IVG, médecins libéraux et sages-femmes ont été ignorées, au risque de laisser des personnes dans des situations dramatiques, et subir des pénuries qui n’étaient même plus signalées sur le site de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Il devient particulièrement alarmant qu’en France, les ruptures et pénuries soient constatées sur le terrain avant même les agences et le gouvernement », poursuit l’Otmeds. Qui en remet une couche ce 18 avril, dans un autre communiqué de presse : « Ce décalage entre l’alerte institutionnelle et la réalité de terrain est fréquent en matière de pénuries de médicaments ». L’Observatoire dénonce aussi le manque d’information de l’ANSM et du gouvernement « sur les modalités de contingentement, sur l’état des stocks et leur évolution. »

Ce 18 avril, l’ANSM a indiqué une « remise à disposition normale » de MisoOne prévue fin avril 2023 et dans l’attente, son contingentement en ville. Toujours selon l’ANSM, Gymiso, lui, serait de retour depuis le 17 avril. « Par le passé, les dates de remise à disposition de l’ANSM ont souvent été dépassées », note l’Otmeds.

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