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Lutte contre la fraude : les indus pleuvent, les pharmaciens trinquent
Mercredi 7 février, le cinquième groupe de travail des négociations conventionnelles était consacré à la lutte contre la fraude aux médicaments onéreux. Encore une réunion sous haute tension …
« Avec l’Assurance maladie, nous avons le même objectif : lutter contre la fraude. Mais nous divergeons sur la manière de le mettre en œuvre. », note Philippe Besset, le président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), lors du point hebdomadaire avec ses adhérents. Ce vendredi 9 février 2024, il est ainsi revenu sur le groupe de travail consacré à la lutte contre la fraude aux médicaments qui a eu lieu deux jours auparavant. « L’Assurance maladie a listé les spécialités les plus concernées par des ordonnances frauduleuses. Il s’agit des médicaments onéreux, mais aussi les hypnotiques, les anxiolytiques et les psychotropes », poursuit Philippe Besset.
L’urgence : déployer les ordonnances numériques
Les deux parties s’accordent sur la nécessité de prendre le problème à la source, en accélérant le déploiement des ordonnances numériques. « Le numéro unique inhérent à ces prescriptions nouvelles permettra de nous assurer de la qualité du prescripteur, et donc de dispenser une ordonnance réellement rédigée par un médecin », a rappelé Philippe Besset. Las, d’après l’assurance maladie, les hôpitaux ne sont prêts. Elle déplore également un manque de rapidité dans le déploiement pour les médecins de villes. En attendant, pour éviter la multiplication des ordonnances falsifiées, l’assurance maladie a présenté le dispositif Asafo (Alertes sécurisés aux fausses ordonnances). Il est accessible sur Ameli pro. Les pharmaciens sont désormais contraints d’y déclarer les fausses ordonnances. « Nous le faisions déjà auprès de l’Ordre et des syndicats. Cette nouvelle forme de déclaration se révèle en réalité complexe et va générer du travail supplémentaire. Nous avons donc signalé à l’Assurance maladie nos réticences quant à son application. »
Les indus pleuvent
Philippe Besset souligne aussi avoir fortement déploré les indus prélevés sans raison. « La mesure imposant les mentions à spécifier sur les ordonnances pour les médicaments de plus de 300 € était à peine signée que des indus commençaient à pleuvoir sur des ordonnances antérieures à son entrée en vigueur, a regretté le président de la FSPF. Nous avons donc un sérieux problème de méthode avec l’Assurance maladie ! Le chemin à parcourir est conséquent avant d’arriver à un accord dans le cadre de la négociation conventionnelle. » Les syndicats de pharmaciens ont aussi demandé de valoriser leur participation à la lutte contre la fraude. « Reste à savoir s’il s’agira d’une rémunération spécifique et payée à l’acte pour ce travail, ou d’une revalorisation plus générale incluant pour les pharmaciens un engagement vers de nouveaux mécanismes à mettre en place pour lutter contre la fraude ? Une chose est sûre, nous ne le ferons pas gratuitement », a conclu le président de la FSPF. A bon entendeur.
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