Liste des 450 médicaments essentiels : ceux qui y sont et ceux qui n’y sont pas

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Liste des 450 médicaments essentiels : ceux qui y sont et ceux qui n’y sont pas

Publié le 14 juin 2023
Par Anne-Hélène Collin
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Dans le cadre de la lutte contre les pénuries de médicaments, la liste des médicaments essentiels et critiques a (enfin) été dévoilée le 13 juin sur le site du ministère de la Santé et de la Prévention. Elle comprend aujourd’hui près de 450 médicaments. 

La liste de près de 450 médicaments essentiels et critiques, annoncée en février dernier et dévoilée le 13 juin par le ministère de la Santé, fait partie d’un vaste chantier pour lutter contre les pénuries de médicaments.

Cette liste, évolutive, a été établie sur les recommandations des sociétés savantes et inclut les médicaments associés aux plans de santé publique (vaccins, médicaments de l’IVG et contraception hormonale d’urgence, traitements substitutifs aux opiacés, substituts nicotiniques…). Des associations de patients comme France Assos Santé n’ont pas été associées aux travaux. Les médicaments ont été retenus en tenant compte de leur fréquence d’utilisation et du niveau de gravité potentiel en cas de rupture. « Cette liste comprend plus de 40 % des médicaments qui ont eu des déclarations de rupture dans les deux dernières années », indique le ministère de la Santé.

« A partir de cette liste, des travaux spécifiques vont être engagés pour mieux garantir leur disponibilité : un suivi renforcé sur les capacités d’approvisionnement, une analyse des pratiques de prescription et des tendances d’achat, des solutions correctrices nécessaires pour assurer la réponse au besoin, pour certains médicaments des opérations de relocalisation », ajoute le ministère. Dans son discours en Ardèche le 13 juin, Emmanuel Macron s’est engagé à augmenter ou relocaliser la production de 50 médicaments dont la moitié « dans les prochaines semaines » : midazolam, curares, morphine, fentanyl, amoxicilline, ciprofloxacine, paracétamol, diazépam, clonazépam, propofol, adrénaline, noradrénaline, méthylprednisolone, ésoméprazole, furosémide, clopidrogrel et six anticancéreux (topotecan, melphalan, busulfan, fludarabine, paclitaxel, oxaliplatine).

Moins essentiels ?

Des antibiotiques aux antidiabétiques et insulines, en passant par les vitamines, les antithrombotiques, les médicaments de cardiologie (bêta-bloquants, diurétiques, inhibiteurs calciques, IEC…et seulement deux sartans : valsartan et telmisaratn), les corticoïdes et les opioïdes (sauf tramadol et codéine) ou encore les antiépileptiques, les anxiolytiques, les antidépresseurs et tous les inhibiteurs de la pompe à protons, c’est presque toute la Pharmacopée qui est inscrite dans cette liste.  

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La liste ne comprend aucun des antirétroviraux du VIH, dont il faut pourtant respecter une observance d’au moins 95 % pour éviter une résistance du virus, et qui, pour certains, ont fait l’objet d’un signalement de rupture ou de risque de rupture auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), il y a plus de 2 ans. Si l’hydroxychloroquine, en forte tension pendant la crise sanitaire, n’est pas sur la liste, Paxlovid (nirmatrelvir/ritonavir), lui, est présent. Tout comme le tadalafil et le sildenafil comme médicaments urologiques…