La Ligue contre le cancer interpelle l’Élysée sur les inégalités d’accès aux soins

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La Ligue contre le cancer interpelle l’Élysée sur les inégalités d’accès aux soins

Publié le 4 février 2025
Par Christelle Pangrazzi
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À l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer, la Ligue contre le cancer tire la sonnette d'alarme. Dans une lettre adressée au président de la République, l'association dénonce des inégalités persistantes et formule dix recommandations pour améliorer l'accompagnement des patients avant, pendant et après la maladie.

« Il est urgent d’agir contre les inégalités face à la maladie », martèle Philippe Bergerot, président de la Ligue contre le cancer, dans un courrier que l’association a transmis à l’Élysée. Selon elle, ces disparités s’observent tout au long du parcours de soins. Dès le dépistage, les populations précaires restent sous-représentées en raison d’un accès limité aux dispositifs de prévention et à l’information sanitaire. « Les difficultés d’accès au dépistage sont souvent liées à un manque d’éducation à la santé et à une accessibilité réduite aux professionnels de santé », souligne l’organisation.

Pendant le traitement, les patients se heurtent à des obstacles financiers et logistiques. Les « restes à charge » pèsent lourdement sur les foyers les plus fragiles, alors que les ruptures de stock de médicaments retardent l’accès aux traitements. De plus, « un grand nombre de patients ne bénéficient toujours pas de soins de support pourtant essentiels », regrette la Ligue.

Enfin, en fin de vie, l’inégalité territoriale est flagrante : « 21 départements, dont la Guyane et Mayotte, sont toujours dépourvus d’unités de soins palliatifs », dénonce l’association, appelant à une « mise en œuvre effective » des plans d’action successifs.

Dix recommandations pour un accompagnement renforcé

Face à ces constats, la Ligue avance dix recommandations clés, élaborées avec des collectifs de patients. Parmi elles :

– la suppression des restes à charge pour les malades du cancer ;

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– le maintien et le retour à l’emploi durant et après la maladie ;

– une lutte plus efficace contre les pénuries de médicaments ;

– l’accès à l’innovation thérapeutique pour tous ;

– une meilleure reconnaissance du rôle des aidants ;

– une dégradation des conditions d’annonce du diagnostic.

Autre sujet de préoccupation : la qualité de l’annonce du diagnostic, en recul selon La Ligue. « Le temps moyen consacré à l’annonce d’une maladie grave est passé de 45 minutes à moins de 30 minutes », alerte Philippe Bergerot, soulignant la raréfaction du suivi infirmier immédiat.

Dans ce contexte, l’association insiste sur l’urgence d’un engagement politique fort. « Les patients et leurs familles attendent des actes, pas seulement des discours », conclut la Ligue contre le cancer, appelant à une mobilisation nationale pour garantir une prise en charge équitable du cancer.