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Indus : la double peine

Publié le 17 février 2024
Par Christelle Pangrazzi et Yves Rivoal
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Attention, pharmaciens au bord de la crise de nerf… « Depuis quelques mois la fréquence et le montant des indus augmentent au point de mettre gravement en péril la survie d’officines sur l’ensemble du territoire », note Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). La cinquième réunion des négociations conventionnelles avec la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) consacrée à la question des fraudes est loin d’avoir apporté les réponses attendues. « Nous naviguons à vue car aucune donnée chiffrée sur l’ampleur de la fraude ne nous a été communiquée. Seule certitude, la Cnam l’attribue au manque de déploiement des ordonnances numériques. Ces dernières garantissent davantage de sécurité quant à la légitimité des médicaments prescrits. Problème : l’hôpital reste sous-doté en logiciels permettant de générer ce type d’ordonnances. » En imposant aux pharmaciens des vérifications via l’usage du dispositif « Alerte sécurisée aux fausses ordonnances » (Asafo), dont la manipulation est dénoncée comme chronophage, mais aussi le paiement d’indus aux montants qui excèdent parfois la centaine de milliers d’euros, les syndicats estiment que la Cnam fait peser la charge des manquements du service public sur les pharmaciens. Autre problème dénoncé : la légèreté des raisons invoquées pour justifier un prélèvement. « L’Assurance maladie décrète, à tort, que l’ordonnance n’est pas lisible ou que le pharmacien n’a pas télétransmis », déplore Pierre-Olivier Variot. Excès de zèle ?


 

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