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Impertinent

Publié le 9 mars 2024
Par Laurent Lefort
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Dans sa lettre de cadrage qui précédait la reprise des négociations entre l’Assurance maladie et les syndicats de titulaires, Aurélien Rousseau, alors ministre de la Santé, insistait sur la pertinence de la délivrance. Doit-on désormais en déduire que la remise en question en bonne et due forme du monopole pharmaceutique de dispensation des produits de contraste fait partie intégrante de cette pertinence ? Il s’agit de faire entrer la France, l’un des derniers pays au monde à avoir recours à l’approvisionnement par les officines, dans le mode de fonctionnement de droit commun, justifie la Direction de la Sécurité sociale (DSS), animée également par la volonté de faire « un peu » d’économies. On attendra « un peu », justement, avant de tirer des conclusions sur ce point bien spécifique. « Il faut que l’ensemble des parties prenantes, laboratoires, radiologues, grossistes-répartiteurs et pharmaciens, s’engagent pleinement pour assurer la réussite du changement de circuit », insiste l’administration du ministère. « Si l’ensemble des parties prenantes joue vraiment le jeu, il n’y aura pas de difficultés pour les patients », veut croire celle qui voit dans ce nouveau processus un moyen de faciliter le parcours du point de vue des patients. Lesquels n’auront donc plus à se rendre à la pharmacie, un lieu de soin très inaccessible comme chacun le sait… Pour l’instant, dans la vraie vie, ce n’est pas exactement la même paire de manches entre des radiologues qui n’ont toujours pas les produits et des pharmaciens qui éprouvent maintenant beaucoup de difficultés à se les procurer. Etait-il pertinent de surajouter une difficulté d’approvisionnement aux multiples ruptures de stock de médicaments ? La DSS reconnaît déjà une mesure compliquée à mettre en œuvre. Dans le cas présent, on reconnaît surtout une nette tendance à compliquer ce qui, somme toute, était assez simple.

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