Ils veulent être président de la République : la santé vue par Zemmour et Jadot
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Ils veulent être président de la République : la santé vue par Zemmour et Jadot

Publié le 1 avril 2022
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Selon un sondage Ifop réalisé pour la Fédération hospitalière de France (FHF), 7 Français sur 10 estiment que les questions de santé ne sont pas suffisamment présentes dans la campagne présidentielle. Pourtant, les candidats ont des projets dans ce domaine. Si leurs propositions concernent en premier lieu l’hôpital public, encore plus à la peine après deux ans de crise sanitaire, beaucoup soutiennent la lutte contre les déserts médicaux. Revue des mesures les plus emblématiques portées par Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts) et Eric Zemmour (Reconquête !) pour les soins de ville.

En matière de santé, Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts) propose de planifier, avec l’aide des régions, la « juste répartition » des cabinets libéraux et des centres de santé, les services de protection maternelle et infantile, les foyers accueillant un public fragile en fonction des besoins de santé des populations. Des structures d’accueil en alternative à l’hospitalisation seront développées pour améliorer la santé psychique et sociale, avec l’accès aux assistantes sociales et psychologues.

Les services publics dans chaque territoire seront renforcés par des structures multiprofessionnelles de soins et de prévention intégrés, des services polyvalents d’aide et de soins à domicile, un accompagnement médicosocial de proximité pour les personnes âgées dépendantes, en situation de handicap, fragiles, précaires ou marginalisées, et enfin par le recours facilité à des soins spécialisés via un réseau constitué avec les hôpitaux publics.

Le numerus clausus des médecins sera supprimé et les capacités d’accueil des facultés de médecine doublées.

Les jeunes médecins auront l’obligation lors de leur dernière année d’internat et de leurs deux premières années d’exercice de travailler dans des zones sous-dotées.

L’installation d’un médecin en zone « correctement pourvue » sera conditionnée au départ d’un médecin libéral.

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Pour le médicament, le candidat veut plus de régulation et de transparence : les entreprises qui demandent le remboursement de produits de santé devront fournir des informations sur les ventes, les remboursements et les prix dans d’autres pays. Le marché sera régulé en fonction d’objectifs de santé publique tout en garantissant « la souveraineté sanitaire » de la France.

Eric Zemmour (Reconquête !) veut quant à lui restaurer l’obligation de garde pour les médecins afin de réduire la pression sur les urgences et doubler les capacités de formation de soignants « afin de mettre réellement fin au numerus clausus ». Pour lutter contre les déserts médicaux, il propose :

– une embauche « en urgence » par l’Etat de 1 000 médecins pour les installer dans les zones sous-denses ;

– un contrat d’engagement de cinq ans d’installation en zone sous-dotée pour les jeunes généralistes contre une rémunération de 10 000 € par mois ;

– l’ouverture de « petits centres médicaux », délivrant des soins de proximité et d’urgence, axés, entre autres, sur les nourrissons et la gynécologie obstétrique. Il pourra être demandé aux internes en médecine, aux infirmières et aux aides-soignantes en école d’effectuer leur stage dans ces centres.

Comme Marine Le Pen, le candidat veut garantir la liberté de prescription aux médecins pour leur permettre « de choisir les meilleurs traitements adaptés à leurs patients ».