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Futurs pharmaciens et préparateurs : ce que veulent les doyens pour les étudiants
Elu le 7 juin, le nouveau président de la Conférence nationale des doyens de pharmacie, le Pr Vincent Lisowski se dit déterminé à relever les défis démographiques qui touchent la profession. Dans un entretien accordé à l’agence de presse APMnews, il livre sa vision sur la réforme des études.
Conscient des enjeux en termes de difficultés de recrutement et de démographie pharmaceutique dans tous les métiers de la pharmacie (industrie, officine, hôpital), le Pr Vincent Lisowski, doyen depuis 4 ans à Montpellier (Hérault) met l’accent « sur la pression forte pour former plus de pharmaciens ». Selon lui, le premier chantier pour la conférence est « de continuer à marteler à l’échelle nationale que nous ne pourrons pas rester dans un système de sélection à l’entrée des études si celui-ci contribue à organiser un sous-recrutement. »
Des solutions alternatives
Pour le nouveau président de la Conférence nationale des doyens de pharmacie, le modèle actuel n’est pas de nature à favoriser le recrutement. Un certain nombre d’étudiants veulent faire pharmacie et, de par la complexité du système, n’y parviennent pas, soutient-il. « Nous avons déjà proposé au ministère, dans le cadre de la réforme actuelle que nous soutenons encore, d’avoir une voie d’entrée spécifique en plus du modèle Pass-L.AS (parcours d’accès spécifique santé, licence accès santé) pour entrer directement en pharmacie (accès direct aux études de pharmacie, dès la première année, via la plateforme Parcoursup NdlR) car beaucoup d’étudiants nous demandent comment faire. Ce sont les mêmes étudiants qui, en tant que lycéens, n’ont pas un dossier scolaire suffisamment bon et n’arrivent pas à rentrer dans les Pass et L.AS et, en tout cas, qui n’arrivent pas à être sélectionnés à l’issue de ces Pass et L.AS, et ce sont les mêmes étudiants qui partent à l’étranger. »
Fin mars, L’Académie nationale de pharmacie avait apporté apporte son soutien aux propositions de la Conférence concernant cette réforme de l’entrée dans les études de santé (REES). On ne peut pas en dire autant de l’Association nationale des étudiants en pharmacie de France (Anepf) totalement défavorable à une entrée directe dans les études de pharmacie.
Troisième cycle court
« Nous avons également comme priorité un chantier en lien avec les ministères de l’enseignement supérieur et de la santé qui est celui du R3C, le troisième cycle court, précise le Pr Vincent Lisowski. François Braun, le ministre de la Santé, a annoncé le 10 juin que nos DES [diplômes d’études spécialisées] officine et industrie de troisième cycle court étaient acceptés avec une revalorisation possible pour nos étudiants », poursuit-il. « Mais il y a encore un point de blocage du côté du ministère qui est le statut. Nous souhaitons un statut d’interne puisque c’est un diplôme du troisième cycle – tous les DES ont ce statut – avec les conséquences que cela aura en matière de rémunération et de gestion des terrains de stage pour faciliter la répartition territoriale. Nous souhaitons convaincre le ministère de nous octroyer le statut d’interne pour le DES officine car ce sont des soignants qui seront les collaborateurs des futurs médecins généralistes. Ne pas le reconnaître serait aller à l’encontre du déploiement de l’interprofessionnalité dans les territoires pour faire face au déficit de professionnels. Ce serait très mal vécu car on demande aux pharmaciens d’officine de plus en plus de délégations de tâches. »
La question des préparateurs
« Sur le sujet de la formation, il y a aussi la question des préparateurs en pharmacie. Nous avons mis en place l’universitarisation partout en France sous la forme d’un Deust (diplôme d’études universitaires scientifiques et techniques) à bac +2 mais la commande initiale était une licence à bac +3. Aujourd’hui, la conférence des doyens demande de basculer ce Deust vers un niveau L3. Des syndicats y sont favorables et il y a clairement le besoin d’une montée en compétences et de reconnaissance de leur métier en officine d’autant plus que les préparateurs en milieu hospitalier sont déjà à bac +3. Nous voulons emmener tout le monde à bac +3 avec une licence professionnelle et une troisième année dans des parcours soit de préparateur hospitalier soit de préparateur en pratique avancée dans le monde officinal », conclut le président.
Rappelons que l’an dernier, plus de 1000 places sont restées vacantes en deuxième année de pharmacie sur l’ensemble de la France, ce qui faisait un peu plus de 25 % de l’ensemble des places disponibles. Le Pr Vincent Lisowski insiste sur la situation catastrophique dans cinq ou six facultés à moins de 50 % à l’issue du Pass ou de la L.AS (comme à Bordeaux ou Caen).
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