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Economie officinale au premier trimestre 2025 : la marge progresse mais…
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Sur les trois premiers mois de 2025, les pharmacies ont enregistré une baisse de 1 % du nombre de boîtes délivrées par rapport à la même période en 2024. La facturation d’ordonnances est elle aussi en léger recul, à – 0,3 %. Pourtant, le chiffre d’affaires progresse, lui, de 4 %.
« Quand on augmente son chiffre d’affaires de + 4 % avec moins d’unités délivrées, cela signifie que ce sont des produits chers qui tirent la croissance, pas le volume d’activité », souligne Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine. Cette dynamique traduit une montée en puissance des traitements onéreux, mais peu contributifs en nombre d’unités, ce qui modifie en profondeur l’équilibre économique des officines.
Une marge en trompe-l’œil
Côté marge, la progression reste modeste. « La marge brute augmente de 1,7 %, mais l’inflation est à 2 %. Les officines continuent de s’appauvrir en dépit d’indicateurs apparemment favorables », précise le président de l’USPO.
MDL : des résultats en dessous des attentes conventionnelles
La marge dégressive lissée (MDL), censée suivre l’évolution des coûts structurels du réseau, n’a pas répondu aux prévisions. Selon les chiffres du GERS, l’évolution constatée pour 2024 est de + 4 %, contre + 4,8 % anticipée dans le cadre conventionnel, soit un écart de – 0,8 point. « On nous avait dit que la trajectoire de la MDL permettrait de suivre les coûts. Mais les données du GERS confirment que cette progression est insuffisante », note Pierre-Olivier Variot.
Biosimilaires : une opportunité encore bridée
Les biosimilaires apparaissent aujourd’hui comme l’une des rares marges de manœuvre. « Les biosimilaires pourraient être un levier d’économies pour l’assurance maladie, mais aussi une source de revenus pour les officines. » Sur certaines molécules comme le filgrastim ou le pegfilgrastim, les taux de substitution atteignent 97 à 98 %. Mais pour d’autres produits pourtant substituables – enoxaparine en tête – le taux reste encore très faible, autour de 20 %. Avec la modification du cadre légal autorisant la biosubstitution, la donne devrait changer. Parallèlement, le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) a acté une mesure attendue : la possibilité de remises sur ces traitements allant « jusqu’à 40 % », alignées sur le modèle des génériques. Mais à ce jour, aucun arrêté n’est venu fixer le taux applicable.
Pas question de piocher dans la remise des génériques
Reste une incertitude majeure : la méthode de financement de cette nouvelle remise. « Le ministère nous a indiqué que cela se ferait à enveloppe constante. En clair, ce qu’on gagne sur les biosimilaires, on le perdrait sur les génériques. C’est inacceptable. Il n’est pas question de déshabiller Pierre pour habiller Paul », s’agace Pierre-Olivier Variot. Actuellement, la remise moyenne pondérée sur les génériques est d’environ 28 %. Selon les deux syndicats la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et l’USPO, toute réduction de cet avantage serait un coup dur pour la trésorerie des officines, déjà fragilisée.
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