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Biosimilaires : l’extension de la substitution se concrétise
Ce vendredi 16 février, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) vient de mettre en place un comité scientifique temporaire pour définir les conditions de substitution des médicaments biosimilaires. Un avis sera rendu avant le 31 décembre 2024.
Longtemps le gouvernement s’est opposé à la substitution des biomédicaments par le pharmacien. Aujourd’hui, seules deux molécules, le filgrastim et le pegfilgrastim, des facteurs de croissance utilisés dans les traitements de chimiothérapie peuvent être substituées. Grâce à un amendement déposé au projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024 (PLFSS), le déploiement des biosimilaires en France va enfin s’accélérer dès 2025. Soutenue par de nombreux acteurs de la santé, cette mesure prévoit que deux ans après la publication de l’inscription au remboursement du premier biosimilaire d’un groupe donné, un arrêté ministériel autorise la substitution par le pharmacien au sein de ce groupe, sauf avis contraire de l’ANSM.
Un comité pluridisciplinaire
Pour favoriser la mise en place de ce nouvel arrêté, l’ANSM a donc créé un comité scientifique temporaire visant à définir les conditions de la substitution. Il sera composé d’associations de patients et de professionnels de santé. Il associera des membres permanents, aux compétences transversales et des membres conviés spécifiquement pour l’examen de certains groupes de biosimilaires. Un avis sera rendu avant le 31 décembre 2024.
Une économie de 6 milliards d’euros
Le déploiement des biosimilaires répond à de nombreux impératifs : dans un contexte de pénurie, ils multiplient l’offre de médicaments biologiques sur le marché. Mais surtout, selon les économistes de la santé, leur délivrance permettra de réaliser jusqu’à 6 milliards d’économie d’ici 2026. Jusqu’à présent, la France était très en retard : le taux de consommation stagnant à 17 % pour les prescriptions de ville contre 80 % en Allemagne et 84 % aux États-Unis. Depuis de nombreuses années, les pharmaciens souhaitaient une extension de la substitution arguant de leur capacité à évaluer l’ensemble des risques dans la mesure où ils ont accès au dossier médical du patient.