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- « Plus on mettra de contraintes sur les médecins, plus ils partiront », David Lisnard, président de l’Association des maires de France

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« Plus on mettra de contraintes sur les médecins, plus ils partiront », David Lisnard, président de l’Association des maires de France
David Lisnard n’y va pas par quatre chemins : « Plus on mettra des contraintes sur les médecins, plus ils se barreront à l’étranger, ce qu’ils font déjà. » Le président de l’AMF s’oppose frontalement à toute idée de régulation autoritaire de l’installation médicale, et dénonce un système qui pousse les jeunes Français à se former hors de nos frontières. « Comment accepte-t-on de voir nos gamins partir en Roumanie, en Espagne, en Belgique pour faire médecine et ne plus revenir ? » interroge-t-il.
Un rejet clair des mesures coercitives
Alors que plusieurs voix s’élèvent pour imposer des obligations d’installation ou limiter la liberté d’exercice des médecins dans les zones surdotées, David Lisnard tranche : « Ce n’est pas en culpabilisant les étudiants qu’on les motivera. On leur dit : on vous paye les études, mais ils méritent qu’on les remercie de choisir cette voie, pas qu’on les stigmatise. » Il appelle à sortir d’un modèle centralisé, fondé sur le contrôle administratif. Le numerus clausus ? À peine supprimé, déjà remplacé par un « numerus apertus, qui est une autre forme de numerus clausus », déplore-t-il.
Former plus, former mieux, former localement
Plutôt que de contraindre, David Lisnard plaide pour une politique d’incitation fondée sur la formation et l’ancrage territorial. Il évoque une étude de l’Institut Santé Vallée-Bizarre démontrant que « les médecins s’installent là où ils ont été formés ». Conclusion : il faut territorialiser les formations. « Il nous faut des campus universitaires dans les villes moyennes. »
Faire confiance aux professionnels de proximité
À court terme, David Lisnard propose de renforcer les réseaux existants. « On permet à la prescription de passer par les pharmaciens, très présents localement, les infirmiers en pratiques avancées, les kinés… Il faut aussi investir dans la robotique, l’intelligence artificielle, mais surtout mobiliser ce qu’on a déjà. »
Contre la verticalité, une logique de responsabilité
Dans la lignée de son combat pour une gestion locale des politiques publiques, le président de l’AMF s’insurge contre une réponse technocratique à la crise sanitaire. Pour lui, la régulation ne doit pas rimer avec restriction mais avec responsabilisation : « Ce que je propose, ça peut intervenir tout de suite. Ce n’est pas dans dix ans. »
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