Les médecins bientôt soumis à une solidarité obligatoire

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Les médecins bientôt soumis à une solidarité obligatoire

Publié le 25 avril 2025
Par Elisabeth Duverney-Prêt
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François Bayrou vient de l'annoncer : les médecins devront consacrer 2 jours par mois dans les zones les plus fragiles. 30 millions de consultations seront ainsi réorientées, pour garantir un égal accès aux soins à chaque Français.

Face à la tension croissante autour de la question de la régulation de l’installation des médecins, François Bayrou a décidé de faire machine arrière. Lors de la présentation de son Pacte de lutte contre les déserts médicaux, ce midi, il a annoncé une mission de solidarité obligatoire pour les médecins. Ces derniers devront consacrer jusqu’à 2 jours par mois dans les zones prioritaires. « Au lieu d’imposer aux médecins de s’installer dans ces zones, le Premier ministre les appelle à prêter main-forte à leurs confrères. Il y aura des compensations financières pour les médecins qui se porteront volontaires et des pénalités pour ceux qui refuseront », explique une source gouvernementale.

Double étape

Dans un premier temps, cette mission visera les territoires les plus prioritaires identifiés par les Agences régionales de santé (ARS), en lien avec préfets et élus. Elle sera étendue secondairement, à l’ensemble des zones sous-denses. « 30 millions de consultations par an seront ainsi réorientées dans les zones les moins bien pourvues », a expliqué le Premier Ministre. Cette solidarité territoriale sera également portée par les établissements de santé : des consultations hors les murs de médecins spécialistes seront déployées vers les territoires les plus en tension.

Réquisition

Enfin, le Premier ministre a annoncé la généralisation d’une permanence de soins les soirs, nuits et week-ends. Seuls 47 % des médecins de ville s’engagent actuellement à assurer des gardes. « Des consignes d’identification des zones non couvertes seront passées avec une vérification de la complétude des plannings et, le cas échéant, un recours plus automatique à la réquisition des médecins du territoire », détaille le Pacte de lutte contre les déserts médicaux.

Pour rappel, en 2024, 87 % du territoire était qualifié de désert médical par l’Ordre national des médecins. Les mesures annoncées par François Bayrou vont donc dans le bon sens. Reste à savoir si les médecins adhéreront à la proposition ou s’ils maintiendront leur préavis grève prévue le 28 avril. Alors que l’Assemblée nationale planche sur la proposition de loi Garot et le Sénat sur celle de Philippe Mouiller, relatives toutes deux à la question de la régulation à l’installation des médecins, le gouvernement revendique désormais un choix de compromis.

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