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Exercice coordonné : l’exemple de la MSP Ile d’Oléron Nord
Face à la désertification médicale, Mehdi Djilani, pharmacien titulaire à Saint-Pierre-d’Oléron (Charente-Maritime) et président du réseau Totum Pharmaciens, crée avec des médecins et pharmaciens une maison de santé pluriprofessionnelle (MSP). Il ne regrette pas ce choix.
Au départ de l’engagement de Mehdi Djilani dans l’« interpro » : le constat, en 2019, d’un déclin critique de la démographie médicale au nord de l’île et de faibles moyens pour y remédier. L’ARS classe la zone, touristique, en accompagnement complémentaire – et non d’intervention prioritaire – sans tenir compte de « l’éloignement des services d’urgences » ni de « l’élasticité forte » des flux, souligne le pharmacien. Les aides à l’installation sont donc moindres. Avec quelques médecins et pharmaciens, il envisage un regroupement, pour « mieux [s’]organiser, attirer de nouveaux professionnels ».
Travailler ensemble
A l’époque, un « bruit de fond » de plus en plus fort met en avant l’exercice coordonné, qui permettrait d’œuvrer de façon « plus confortable, plus productive, plus intelligente ». Ils optent pour une MSP. La société interprofessionnelle de soins ambulatoires (Sisa) sera, non sans difficultés, créée en 2022. Et depuis début 2023, la MSP Ile d’Oléron Nord, multisites, qui regroupe cinq communes et 36 professionnels de santé, est opérationnelle. Il en est l’un des cogérants.
Le pharmacien loue un cadre favorable pour mieux « travailler ensemble, dans une logique de patientèle ». Qui permet à chacun de faire connaître ses pratiques, ses difficultés. D’organiser la solidarité. Cela est bénéfique pour les praticiens, qui ne subissent plus un quotidien routinier plombé par le stress causé par les problèmes d’accès aux soins, observe-t-il. Mais aussi et surtout pour les patients.
Un parcours de soins plus efficient
La MSP permet notamment de « créer un parcours de soins » pour les patients du Nord. Mehdi Djilani s’empare de l’axe dispensation protocolisée, nouvelle mission qui permet de « répondre à un besoin du patient ». Ce rôle lui est naturel parce que sa pharmacie se mue l’été en « hub de santé ». Et également en raison d’une sensibilité personnelle : cela fait 20 ans qu’il exerce comme sapeur-pompier, pharmacien commandant.
Depuis cet été, des pharmaciens titulaires et adjoints de la MSP, formés, sont ainsi habilités à mettre en œuvre le premier protocole local de « prise en charge des douleurs et abcès dentaires ». De quoi soulager plus rapidement les patients en cas d’indisponibilité des médecins et dentistes et éviter une « mise sous pression » des pharmaciens par des patients sans solution. En juillet et août 2023, 40 patients ont pu bénéficier de ce protocole. « L’exercice coordonné, c’est repenser le parcours de soins, pour plus d’efficience », résume Mehdi Djilani.
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