Métier Réservé aux abonnés

Le méningiome

Publié le 11 octobre 2018
Par Solange Liozon et Stéphanie Satger
Mettre en favori

Le méningiome représente 30 % des tumeurs primitives intracrâniennes et constitue la deuxième cause de tumeur après les gliomes. Différentes présentations existent en fonction de sa localisation et de son agressivité (grade histologique).

De quoi s’agit-il ?

Le méningiome est une tumeur du cerveau, le plus souvent bénigne, qui se développe au niveau des méninges, en particulier des cellules arachnoïdiennes.

Il est généralement curable par une chirurgie seule. Mais sa localisation ou son agressivité peuvent en limiter les résultats, impactant le pronostic fonctionnel et parfois la survie. Ces formes justifient alors des approches thérapeutiques plus complexes (chirurgies multiples, radiothérapie, radiochirurgie, etc.).

Quelles sont les étiologies ?

Il touche plus fréquemment les femmes, entre 40 et 60 ans.

Il n’existe pas de véritable étiologie connue mais plusieurs facteurs pourraient être impliqués :

– l’exposition à des radiations ionisantes (méningiome radio-induit)

Publicité

– une prédisposition génétique dont la mutation du gène NF2 impliqué dans la neurofibromatose (maladie héréditaire)

– des récepteurs à la progestérone retrouvés dans plus de 80 % des cas. La présence de récepteurs hormonaux semble favoriser l’apparition et la croissance des méningiomes. La grossesse en stimule le développement tumoral et deux médicaments semblent augmenter le risque de méningiome ou la progression tumorale : l’acétate de mégestrol et l’acétate de cyprotérone (voir encadré ci-contre).

Quels sont les signes cliniques ?

La découverte d’un méningiome peut être fortuite.

Les signes cliniques sont variables en fonction de la taille et de la localisation. L’installation des troubles est souvent lente, fonction de la vitesse d’évolution de la tumeur :

– céphalées inhabituelles, persistantes, résistantes aux antalgiques, souvent localisées ;

– signes neurologiques : faiblesse d’un membre, troubles de la parole, de la vue, de l’équilibre ou cognitifs ;

– crises d’épilepsie.

Comment est-il diagnostiqué ?

Le scanner cérébral met en évidence une masse entre l’os de la boîte crânienne et le cerveau. L’IRM constitue l’examen de référence et précise la localisation tumorale, son extension et les rapports avec les structures de voisinage.

Quels sont les traitements ?

En l’absence de symptômes, une surveillance stricte suffit.

Les méningiomes induits par les médicaments régressent ou se stabilisent, pour la plupart, à l’arrêt du traitement.

L’exérèse chirurgicale de la tumeur est le traitement principal et le plus souvent suffisant ; elle est pratiquée surtout si la tumeur augmente de taille ou induit des manifestations cliniques.

La radiothérapie peut dans certains cas compléter l’ablation. 

Sources : Arcagy-Gineco, arcagy.org ; « Méningiome : une tumeur bénigne », Concilio, concilio.com ; « Acétate de cyprotérone (Androcur et génériques) et risque de méningiome : conduite à tenir », Lettre aux professionnels de santé, ANSM, 20 septembre 2018, ansm.sante.fr ; « Méningiome », Service de neurochirurgie de l’hôpital Lariboisière, septembre 2017, neurochirurgie-lariboisiere.com ; Base de données publique des médicaments, medicaments.gouv.fr ; « Exérèse chirurgicale d’un méningiome de la convexité », octobre 2011, Société française de neurochirurgie, neurochirurgie.fr ; « Les méningiomes du système nerveux central », Collège de gynécologie du Centre-Val-de-Loire, 2011, collegegyneco-cvl.com.


ANDROCUR ET GÉNÉRIQUES : INFOS CLÉS

– Le risque de méningiome est en relation avec un traitement long d’Androcur (acétate de cyprotérone) au-delà de 6 mois. Le traitement doit être prescrit aux doses les plus faibles possibles et sur une courte durée.
– Diane 35, qui contient une faible dose d’acétate de cyprotérone associé à de l’éthinylestradiol, n’est pas concernée par le risque de méningiome.
– Une IRM doit être réalisée en début de traitement.
– En cas de détection de méningiome au cours d’un traitement par Androcur, la prise du médicament doit être arrêtée avec l’accord du médecin prescripteur.
– Tout effet indésirable doit être déclaré sur le portail : signalement-sante.gouv.fr.
– Un numéro vert est mis à la disposition des patients : 0 805 04 01 10

Media for Medical / Science Source / Evan Oto / Living Art Enterprises, Llc

Sur le même sujet…
Punaises de lit : ces 4 questions que vos patients vont vous poser
La sclérose en plaques

La sclérose en plaques

Décrite pour la première fois par le neurologue français Jean-Martin Charcot, en 1868, la sclérose en plaques est une maladie auto-immune et inflammatoire du système nerveux central, qui constitue la première cause non traumatique de handicap chez l’adulte jeune. La SEP est une maladie auto-immune faisant intervenir des lymphocytes B et T qui libèrent des cytokines pro-inflammatoires dans le système nerveux central. Il en résulte une démyélinisation et l’apparition de lésions scléreuses (ou plaques). Le traitement de fond fait appel à des immunomodulateurs ou des immunosuppresseurs. L’expression clinique polymorphe de la SEP impose une prise en charge multidisciplinaire combinant un traitement de fond à des traitements symptomatiques médicamenteux et non médicamenteux. Marie V., 32 ans, est traitée depuis 4 ans par tériflunomide pour une sclérose en plaques. Elle est par ailleurs sous contraceptif hormonal œstroprogestatif (Leeloo). Elle n’a pas eu de poussée depuis plus d’un an. Elle a pris rendez-vous avec son neurologue et présente au pharmacien son ordonnance. Elle explique qu’elle a fait part d’un projet de grossesse à son médecin qui a arrêté son traitement. Ordonnance 1 Pour soutenir le patient et lui apporter des conseils adaptés, il est nécessaire de connaître l’impact de la maladie et des traitements sur la vie quotidienne, et de cerner les problèmes susceptibles de se présenter pour savoir les prévenir et les gérer.
Les aoûtats