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Les tests urinaires d’ovulation
Les autotests d’ovulation permettent de programmer les rapports sexuels au moment du cycle menstruel où la fertilité est maximale. Explications et conseils de bon usage font la différence pour ces dispositifs sortis du monopole officinal.
Définition
Les autotests d’ovulation sont des dispositifs médicaux de diagnostic in vitro (DMDIV), c’està- dire destinés à être utilisés dans l’examen d’échantillons provenant du corps humain, ici les urines, dans le but de fournir une information, ici sur l’état physiologique d’une femme. Ils sont destinés à un usage par le public et doivent être certifiés CE.
Description
• Ils se présentent sous la forme d’un stylo-test, comme un test de grossesse. Le corps en plastique comprend un réservoir de réactif, des fenêtres ou écrans de lecture du résultat, et, à une extrémité, une tige absorbante des urines recouverte d’un capuchon protecteur.
• Le mode d’affichage des résultats distingue :
→ les tests « classiques », par lecture visuelle de barres colorées avec une zone témoin et une zone test ;
→ les tests « digitaux » alimentés par piles : ils affichent directement sur un écran un message ou un pictogramme type émoticône.
• Certains sont à usage unique, d’autres permettent l’éjection et le remplacement de la tigetest, tels Clearblue Digital et Digital avancé 2.
• Ils sont vendus en sachets individuels en aluminium, en boîte de quatre à dix unités, avec une notice d’utilisation et parfois un calendrier pour noter les dates favorables à l’exécution d’un test.
• Certains s’utilisent avec un mini-ordinateur (non traité ici), tel Clearblue Moniteur de fertilité avancé, pour détecter plus finement les variations d’estrogènes, de l’hormone lutéinisante (LH), voire de la gonadotrophine chorionique humaine (hCG).
Rappels physiologiques
• Une grossesse est possible si l’ovocyte libéré par les ovaires lors de l’ovulation est fécondé par un spermatozoïde dans les 24 heures.
• L’ovulation est déclenchée par les fluctuations hormonales. Lors de la première phase du cycle, l’hormone estradiol augmente jusqu’à un seuil de 200 à 350 pg/mL, qui signe l’arrivée à maturité d’un ovocyte dans les ovaires et envoie un message à l’axe hypothalamo-hypophysaire. La production de LH passe alors en quelques heures de sa valeur de base (< à 10 UI/mL) à 70-120 UI/mL durant environ 24 heures. C’est ce pic de LH qui initie la maturation finale de l’ovocyte dans l’ovaire et sa libération dans les trompes utérines dans les 36 heures qui suivent.
• Les spermatozoïdes vivent deux à cinq jours dans l’organisme féminin. La période de fécondité optimale correspond aux deux ou trois jours précédents durant lesquels a lieu le pic de LH et au jour de l’ovulation.
• Quand le cycle menstruel est régulier et de vingt-huit jours, l’ovulation intervient le plus souvent en milieu de cycle, le quatorzième jour, mais cela varie selon les femmes et leur cycle. Une fois sur deux, il intervient à plus ou moins sept jours autour de ce quatorzième jour.
Principe du test
• Les tests d’ovulation détectent le pic de LH qui précède l’ovulation, donc la période de fertilité maximale. Les spermatozoïdes accumulés dans les trompes utérines en cas de rapport sexuel à ce moment-là pourront féconder l’ovocyte dès sa libération. Ils détectent l’augmentation de la LH excrétée dans les urines grâce au réactif à base d’anticorps monoclonaux anti-LH. L’urine qui imbibe la tige de test embarque ce réactif en migrant vers la zone de test. L’anticorps, lié à un réactif coloré, se teinte ou déclenche un message digital positif en présence d’un taux suffisamment élevé de LH.
• Certains tests détectent en plus, sur le même principe mais avec deux réactifs, l’augmentation des estrogènes secrétés par le follicule ovarien avant le pic de LH. Ils repèrent ainsi une période fertile pré-ovulatoire plus longue, de quatre à cinq jours, contre deux jours pour les tests uniquement « à LH ».
Caractéristiques
• Sensibilité. Tous affichent une sensibilité de détection de la LH urinaire entre 25 et 40 UI/L, suffisante pour détecter le pic de LH entre 70 et 120 UI/L.
• Fiabilité. Elle est d’environ 99 %.
• Temps de lecture : de trois à cinq minutes, voire dix minutes selon les produits.
Indications
• Optimiser les chances de grossesse en déterminant précisément la période du cycle la plus fertile, en particulier en cas de cycles irréguliers ou de suspicion de problèmes de fertilité.
• Vérifier qu’un pic de LH a lieu durant le cycle donc, le plus souvent, une ovulation pas systématique, notamment en cas de suspicion de troubles de la fertilité.
• Ce ne sont pas des moyens de contraception.
Classification
• Les « classiques » : détection du pic de LH, lecture des résultats par bandes colorées avec une zone témoin, une zone test, fenêtre de fertilité de deux jours. Exemples : Biosynex autotest ovulation 3, Marque Conseil, Polidis, Actavis, Alvita, Care +, Medisurfi 1, MyTest, Pharméa, Suretest, Digitest…
• Les « digitaux » : mêmes caractéristiques que les classiques mais lecture du résultat sur un écran digital. Clearblue Digital ovulation affiche un rond vide si le pic de LH n’est pas suffisant et un smiley quand il est atteint.
• Les « digitaux deux hormones » : détection conjointe du pic de LH et de l’augmentation des estrogènes, fenêtre de fertilité de quatre jours. Clearblue Digital avancéfi 2 ovulation affiche un rond vide pour les jours de fécondité faibles, un smiley clignotant pour ceux de fécondité élevée avant pic de LH et un smiley fixe pour les deux jours les plus fertiles (pic de LH).
Mode d’emploi
• Commencer les tests dix-sept jours avant la date présumée des prochaines règles, soit à J11 pour un cycle de vingt-huit jours. Si le cycle est irrégulier, prendre pour référence le cycle le plus court au cours des six derniers mois.
• Faire un test par jour, toujours à la même heure, si possible après quatre heures sans uriner, jusqu’au résultat positif qui signe la période idéale pour les rapports sexuels.
• Recueil des urines : retirer le capuchon, placer la mèche sous le jet d’urine durant cinq à sept secondes pour imbiber franchement la tige, ou la plonger à moitié dix à quinze secondes dans un récipient de recueil des urines. Remettre le capuchon et poser sur une surface plane.
• Lecture : attendre le temps de lecture indiqué et ne pas dépasser le temps maximal, au risque de résultat faussé. Jeter ensuite le test.
Limites
• Le test peut être faussement négatif ou positif en pré-ménopause, en cas de syndrome des ovaires polykystiques, de grossesse récente, d’allaitement, de médicaments contre l’infertilité contenant LH ou hCG ou tétracyclines. Le clomifène, traitement de l’infertilité, n’interfère pas.
• Consulter un médecin en cas d’absence de pic de LH ou de grossesse après plusieurs mois.
Législation
• Ces tests ne sont ni sur prescription, ni pris en charge par l’Assurance maladie. Certaines mutuelles les prennent en charge dans le cadre des forfaits « contraception » ou « prévention ».
• Ils ne relèvent pas du monopole pharmaceutique, comme les tests de grossesse depuis 2014.
• Accès direct : oui, à condition de les disposer dans un espace dédié, identifié et à proximité immédiate des postes de dispensation, de façon à permettre un contrôle effectif.
Mémento de la délivrance
Pas besoin de prescription médicale, pas de prise en charge hors forfait mutuelle éventuel, tests marqués CE uniquement.
→ Ces tests ne sont pas fiables pour une contraception.
→ Expliquer les différences entre les tests à une ou deux hormones en termes de détection de fenêtre fertile : deux ou quatre jours.
→ Rappeler le jour de début des tests selon la longueur du cycle.
→ Se conformer aux indications du fabricant pour les temps de lecture.
→ Usage unique, sauf modèles « digitaux » à tiges amovibles.
→ Avis médical en cas de résultats incohérents, de médicaments contre la fertilité, d’échecs en cas d’essai depuis plusieurs mois.
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