Délivrance Réservé aux abonnés

“Je voudrais renforcer mes défenses naturelles”

Publié le 20 janvier 2023
Par Nathalie Belin
Mettre en favori

1 Je questionne

Préciser la demande

Selon le cas, « Est-ce pour vous ? Pour un enfant ? Quel âge a-t-il ? ». « Êtes-vous fatigué ? Sujet à des infections récidivantes de type rhume, bronchite ? » recherchent des signes d’un affaiblissement des défenses immunitaires.

Rechercher certains critères

« Êtes-vous suivi pour une pathologie particulière, chimiothérapie, corticothérapie au long cours… ? » élimine des contre-indications à certains composants. « Êtes-vous surmené ? Fumez-vous ? Votre alimentation et votre sommeil ont-ils changé ? » identifient des facteurs fragilisant l’organisme et orientent le choix.

2 J’évalue

• Un bon état de santé général est le gage de bonnes défenses immunitaires, qui passent d’abord par une bonne hygiène de vie. Des plantes ou des micronutriments peuvent aider à soutenir l’organisme ponctuellement lors de périodes de fatigue, convalescence ou stress.

• Un avis médical est nécessaire en cas de pathologie auto-immune ou d’immunosuppression, de fatigue évoluant depuis plusieurs mois ou d’amaigrissement inexpliqué.

3 Je passe en revue

Vitamines et minéraux

Vitamines A, C, D, certaines vitamines du groupe B, zinc, sélénium, cuivre et fer sont essentiels aux défenses immunitaires et disposent d’allégations dans ce cadre (gammes Bion 3, Isoxan…). Un apport correspondant à au moins 100 % des valeurs nutritionnelles de référence soutient l’organisme ponctuellement.

• Concernant le cuivre, « il n’y a pas ou très rarement de déficit et il n’est en général pas nécessaire d’en apporter », constate le Dr Didier Chos, médecin micronutritionniste, président de l’Institut européen de diététique et micronutrition (IEDM).

Publicité

• Un déficit en fer concerne 20 % des femmes en âge de procréer(1). « C’est la principale cause de fatigue récurrente », note le spécialiste. Il peut être fréquent chez les personnes qui consomment peu de produits d’origine animale. « Il doit être diagnostiqué par un dosage sanguin de la ferritine et traité par une supplémentation adaptée au résultat, ce qui implique un avis médical ».

• Les déficits en vitamine C et en zinc sont peu fréquents, sauf en cas d’alimentation pauvre en fruits et légumes pour la vitamine C, et en produits d’origine animale pour le zinc. Le tabagisme ou un épisode infectieux en augmente les besoins. « Un apport de 10 à 15 mg par jour de zinc est bénéfique pour soutenir l’organisme lors d’épidémies virales durant un à trois mois. De petites doses quotidiennes de vitamine C, 100 à 200 mg, suffisent ».

• L’apport en vitamine D est assuré en petite partie par l’alimentation (poissons gras, produits laitiers) et pour 80 à 90 % par l’exposition au soleil. Ces besoins ne sont pas toujours couverts en hiver. Les apports recommandés sont de 600 UI par jour chez l’adulte et davantage en cas de peau mate, d’excès de poids, d’ostéoporose et chez les enfants, qui nécessitent dans tous les cas une prescription adaptée. La vitamine D est parfois associée à des molécules aux propriétés anti-inflammatoires et antioxydantes (coenzyme Q10, curcuma, quercétine…), qui pourraient être bénéfiques pour soutenir l’immunité, dans Actypral, Nasafytol, IxeaBoost Immunité…

• Les vitamines du groupe B sont intéressantes en cas de surmenage ou d’alimentation riche en produits transformés.

• Précautions. Les sels de fer et de zinc se prennent à distance de certains médicaments tels que fluoroquinolones, cyclines, bisphosphonates…, et pour le zinc, loin des repas car il entre en compétition pour son absorption intestinale avec les phytates des céréales. Vérifier les dosages en vitamine D de certains compléments alimentaires.

Plantes aux propriétés immunostimulantes

• Échinacées. L’efficacité du jus pressé déshydraté des parties aériennes d’échinacée pourpre (Echinacea purpurea) en prévention et en traitement du rhume est bien établi selon l’Agence européenne du médicament (EMA). Il est disponible dans des médicaments en comprimés. L’usage d’autres formes ou d’échinacées E. angustifolia et E. pallida repose sur la tradition. Exemples. Médicament : HumexPhyto Échinacée pourpre. Compléments alimentaires : dans Rhinostim, Les Miraculeux Gummies Immunité, Berocca Immunité défense, Chrono Phyto (Immunité), Phyto Aromicell’R Immunité…

• Éleuthérocoque (E. senticosus, ou Ginseng de Sibérie) et ginseng. Adaptogènes, ces plantes sont traditionnellement utilisées pour soulager les états de fatigue et proposées aussi en prévention des infections respiratoires, où elles ont fait l’objet de quelques études cliniques. Exemples. Eleuthérocoque : dans Biocyte Immunité bio, Ristabil, Granions Défenses immunitaires, Chrono Phyto (Immunité)… Ginseng : Qiseng (Fatigue persistante), dans Bion 3 Vitalité, Dynabiane, Aciv 4 Renfort, Phyto Aromicell’R Immunité…

• Baies de sureau noir. Traditionnellement utilisées pour soulager les symptômes du rhume, et proposées pour renforcer l’immunité avec les échinacées en synergie. Exemples : en association dans Vitascorbol Gommes Immunité, Boiron Immuno +, Phytoxil Immunité…

• Précautions : déconseillées en cas de grossesse et d’allaitement. Pas avant 18 ans pour le ginseng, 12 ans pour l’éleuthérocoque, le sureau et les échinacées, non recommandées aussi en cas de pathologies auto-immunes ou évolutives (tuberculose, sclérose en plaques, VIH…) ; prudence chez des patients atopiques (réactions d’hypersensibilité).

Propolis

Produite par les abeilles à partir de résines et de gommes d’arbres ou de conifères, mélangées à de la cire, des pollens et à leurs sécrétions, la propolis possède des propriétés anti-infectieuses et anti-inflammatoires. En cure de deux à trois semaines. Exemples : dans ProPolis Immuno + Ladrôme, Arkofluides Défenses hivernales… Chez l’enfant dès 3 ans : Pediakid Gommes Immunité, Ladrôme ProPolis enfant, Petit Chêne Immunité… Précautions : en cas d’allergie aux pollens, de prédispositions aux allergies ou d’asthme.

Probiotiques

Certaines souches microbiotiques sont capables de synthétiser des acides gras à chaîne courte (acétate, butyrate, propionate…), connus pour stimuler les cellules immunitaires, lymphocytes en particulier. Des études suggèrent un effet bénéfique de certaines pour diminuer le risque ou la durée des infections respiratoires. Exemples : en association dans la gamme Bion 3, Xebe-V, Symbiosys Defencia, Ergyphilus Plus, Berocca Immunité défense, Vitascorbol Immuno +… Précautions : contre-indication chez des personnes affaiblies ou immunodéprimées.

Champignons

Shiitaké, maitaké, reishi renfermant des bêta-glucanes, polysaccharides aux propriétés immunostimulantes, sont traditionnellement utilisés en médecine asiatique pour renforcer les défenses naturelles. Exemples : Copmed Shiitaké, Arkogélules bio Shiitaké Maitaké-Reishi… En association dans Ergystimyl Dayang Immunité bio…

4 Je choisis

Selon le patient

• Âge : pas de plantes immunostimulantes avant 12 ans.

• Pathologies. Si immunodépression (maladies auto-immunes, corticothérapie…) : pas d’échinacées. Si HTA sévère ou non contrôlée : éviter ginseng et éleuthérocoque. Si médicaments : vérifier l’absence d’interactions avec les minéraux.

• Terrain allergique : prudence avec les échinacées et la propolis ou les produits de la ruche en général.

Selon le contexte

• Alimentation déséquilibrée : inclure une supplémentation en vitamines et minéraux.

• Fatigue, surmenage physique et intellectuel : inclure vitamines, minéraux et éleuthérocoque ou ginseng.

5 J’explique

Les compléments alimentaires soutenant l’immunité se prennent ponctuellement et en complément d’une bonne hygiène de vie. Chez le jeune enfant, les rhinopharyngites sont fréquentes et participent à la construction de l’immunité.

6 Je conseille

Modalités de prise

Attention aux cumuls de références et au risque de surdose. En général, pas plus d’un à trois mois de cure, et quatre à huit semaines pour les plantes aux propriétés immunostimulantes.

Hygiène de vie

• Préconiser une alimentation variée et équilibrée, avec fruits, légumes, céréales complètes pour l’apport de vitamines, minéraux et glucides indispensables à l’énergie, une activité physique régulière qui oxygène les tissus et améliore le stress, et un sommeil suffisant.

• Informer que le tabagisme actif et passif fragilise l’appareil respiratoire et favorise les infections ORL de l’enfant.

• Se laver souvent les mains. Aérer chaque jour. Malade, porter un masque.

(1) Étude Esteban, Santé publique France, 2014-2016.

Le contexte

Une baisse des défenses immunitaires expose notamment à une plus grande sensibilité aux infections (ORL, herpès…), à une fatigue persistante, à des allergies.

→ Les réponses immunitaires de l’organisme sont influencées par des facteurs propres à chaque individu expliquant les différences de résistance ou de vulnérabilité de chacun aux pathologies infectieuses : âge, sexe, génétique, antécédents infectieux en particulier. Des pathologies chroniques (infection par le VIH, cancer…) ou des traitements (immunosuppresseurs, corticothérapie…) affectent l’immunité.

→ D’autres facteurs sont liés au mode de vie ou à l’environnement : alimentation déséquilibrée, polluants, sédentarité ou, à l’inverse, surentraînement, fatigue, tabac…