VETERINAIRE – CAS DE COMPTOIR : « Mon chat d’intérieur peut-il attraper des parasites ? » 

VETERINAIRE – CAS DE COMPTOIR : « Mon chat d’intérieur peut-il attraper des parasites ? » 

Publié le 10 juin 2025 | modifié le 17 juin 2025
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En tant que pharmacien, vous interagissez régulièrement avec des propriétaires de chats d’intérieur et, souvent, la question du risque parasitaire chez leur chat est évoquée. Chez leur compagnon, considère-t-on qu’il n’y ait aucun risque ?

Qui sont les chats d’intérieur ?

Ce sont souvent des animaux qui vivent en appartement mais leurs profils sont variés :

  • En étage sans accès extérieur et sans aucune sortie ;
  • Sans accès extérieur la plupart du temps, mais ils voyagent avec les propriétaires (week-end, vacances) dans un environnement différent de celui de leur mode de vie habituel, ou bien font occasionnellement des séjours en pension ;
  • En étage avec un balcon ou une terrasse.

Comment définir le risque parasitaire chez ces chats ?

Nous vous conseillons des questions types afin d’identifier les styles de vie de chacun et les sources potentielles de contamination.

Pour les chatons : où a-t-il été adopté, quel est le dernier traitement antiparasitaire reçu et quand ?

Pour les chats adultes : Avez-vous d’autres animaux dans le foyer et quels sont leurs traitements antiparasitaires ? Votre chat a-t-il accès à un balcon ou terrasse ? Séjourne-t-il ailleurs de manière occasionnelle ? Avez-vous récemment déménagé ?

Les puces, risque permanent pour tous

Les puces peuvent être introduites de diverses façons dans le lieu de vie du chat : visite d’un animal extérieur, promenade du chien de la maison, etc. Aussi, le chat peut être introduit dans un lieu contaminé au cours d’un déménagement ou d’un voyage par exemple.

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Notons que le cycle de la puce s’effectue aussi bien en été qu’en hiver dans une maison. En effet, les conditions sont optimales pour la réalisation du cycle de l’œuf à l’adulte.

Pour les propriétaires, il est souvent difficile de mettre en évidence la présence de puces sur leur animal. De plus, le toilettage naturel du chat conduit à l’ingestion d’un certain nombre d’entre-elles, régulant ainsi leur population.

Afin de les aider dans leur recherche de puces, vous pouvez leur conseiller d’utiliser un peigne métallique à dents serrées. Chez le chat, les puces se réfugient souvent autour du cou, en région dorso-lombaire, périnéale ou ventrale. Il leur faudra peigner leur chat minutieusement sur toute sa surface pendant environ 10 minutes. Cette durée, assez longue, est nécessaire avant de conclure à la négativité du peignage. Il est également conseillé de vérifier les lieux de couchage et/ou la caisse de transport.

En cas d’infestation majeure, il est indispensable de traiter l’environnement.  95 % de la population des puces vit principalement sous forme d’œufs, larves et nymphes dans l’environnement du chat. N’hésitez pas à proposer un biocide en fogger et/ou en spray comme le Tiquanis Habitat

Qu’en est-il des vers ?

Par ailleurs, la présence de puces expose le chat d’intérieur au ver plat Dipylidium caninum.

Beaucoup de chats cohabitent avec des chiens, qui sont promenés plusieurs fois par jour et peuvent ainsi représenter une source indirecte de parasites (des puces comme déjà évoqué et des vers).

Une étude récente* réalisée en Russie a détecté la présence d’œufs de Toxocara, (T. cati majoritairement) sur les pattes de chiens (19,4 %), mais aussi sur les semelles de leurs propriétaires (11,4 %). Ces œufs peuvent ensuite être ramenés au sein du foyer et infester les animaux d’intérieur.

Chez la mère, lors de la gestation, les larves enkystées de T. cati (à la suite d’une ancienne infection) peuvent se réactiver et reprendre une migration jusqu’au tissu mammaire ou au tube digestif. La mère sera alors parasitée par des nématodes adultes pendant toute la période d’élevage des chatons. Le chaton se contaminera après sa naissance par l’ingestion de larves présentes dans le colostrum puis dans le lait de la mère. Il n’y a pas de transmission in utero comme chez le chien.

Chez un chat adulte, le réveil de ces larves de T. cati est également possible à la suite d’un stress ou d’une diminution de l’état général. Ainsi, un chat d’intérieur peut, à un moment de sa vie, excréter des œufs de T. cati dans son environnement.

Enfin, le chat peut chasser (des oiseaux, des reptiles, etc.), même sur un territoire réduit comme un balcon ou une terrasse. De petits reptiles peuvent également rentrer dans l’appartement. Ces proies sont susceptibles de représenter une source de parasites supplémentaire (vers ronds et vers plats).

Il existe donc bien un risque parasitaire pour le chat d’intérieur tout au long de sa vie. Il est important de vermifuger régulièrement son chat d’intérieur, 1 à 2 fois par an, contre les vers ronds à minima et les vers plats  surtout si infestation par des puces. N’hésitez pas à communiquer sur ce sujet lors de vos échanges avec les propriétaires de chats d’intérieur.

Contenu proposé par 



*PANOVA A., KHRUSTALEV A., « Dog walking brings Toxocara eggs to people’s homes», Vet.Parasitol., 2018, 262, pages 16-19.
 

Bibliographie
Article issu de « Les parasites du chat d’intérieur, circulez y’a rien à voir ?»,
L’Essentiel, 2022, 646, 20-22. Bouhsira E., Cadiergues M.C., Guillot J., Lecoutour V., Sab S.