Vaccination officinale : 92 millions d’euros de marge et des ambitions en expansion

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Vaccination officinale : 92 millions d’euros de marge et des ambitions en expansion

Publié le 18 avril 2025
Par Sana Guessous
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Plébiscitée par les pharmaciens comme par les patients, la vaccination est devenue un pilier de l’activité officinale. Grippe, Covid-19… les officines enchaînent les campagnes avec succès. En 2024, cette activité représente 92 millions d’euros de marge, selon la FSPF. Sur cette lancée, les syndicats militent pour l’ouverture à la vaccination du voyageur.

« L’immense majorité des pharmacies se sont emparées de la vaccination avec succès », se réjouit Julien Chauvin, président de la commission Études et stratégies économiques de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Portée par l’élargissement des compétences vaccinales, la dynamique est bien installée dans le réseau officinal. Les données de terrain confirment une progression constante, tant de la vaccination contre la grippe, que de celles inscrites au calendrier vaccinal.

Selon les estimations de la FSPF, la vaccination représente aujourd’hui 92 millions d’euros de marge brute pour les officines, sur l’ensemble de l’année 2024. Un chiffre qui illustre non seulement l’ampleur prise par cette mission, mais aussi son rôle stratégique dans la diversification des actes officinaux.

Une nouvelle campagne Covid-19 ouverte à tous

Parmi les vaccins, celui contre le Covid-19 continue de mobiliser les professionnels. Depuis le 14 avril, une nouvelle campagne a été relancée pour une durée de deux mois, avec une priorité donnée aux publics les plus fragiles.

Mais les syndicats souhaitent aller au-delà de ce ciblage. « Le ministère de la Santé nous soutient dans cette démarche d’étendre la vaccination à tous. N’hésitez pas à vacciner toute personne désireuse de recevoir une injection, même si elle ne fait pas partie des publics cibles », insiste Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). Lequel encourage également à une organisation rigoureuse des injections pour optimiser l’utilisation des flacons multidoses.

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Depuis la sortie de l’état d’urgence sanitaire, la rémunération de l’injection anti-Covid-19 a été revue à la baisse. Elle est désormais fixée à 7,50 euros contre 9,60 euros auparavant, mais les modalités de facturation restent inchangées : les pharmaciens doivent utiliser le code INJ.

La vaccination du voyageur en ligne de mire

Les syndicats ne comptent pas s’arrêter là. Un nouvel élargissement des compétences vaccinales est en discussion avec la Direction générale de la santé (DGS). Objectif : autoriser les pharmaciens à administrer les vaccins recommandés aux voyageurs.

« Aujourd’hui, on peut vacciner un égoutier contre l’hépatite A, car c’est inscrit dans son calendrier vaccinal. Mais pas un patient qui part dans un pays concerné par un risque sanitaire similaire. Ce n’est pas très cohérent », souligne Pierre-Olivier Variot. L’USPO plaide pour une évolution réglementaire rapide afin de combler cette lacune. 

L’actualisation des recommandations vaccinales est par ailleurs attendue d’ici la fin du mois.