Vaccination des adultes : du remue-ménage dans l’air

Les couvertures vaccinales, en France, sont à la traine par rapport à d’autres pays européens et aux objectifs de santé publique nationale, en particulier chez les adultes. Un collectif composé de l’association France Prévention, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officines (USPO), la Fédération nationale des infirmiers (FNI), la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF) et le groupe AVNIR (Associations VacciNation Immunodéprimées Réalités) a établi 10 propositions.

Créer une « culture de la vaccination »

Partant du constat que « les professionnels de santé comme les patients manquent d’informations sur la prévention et la vaccination », le collectif a pour objectif de « créer une culture de vaccination ». Le but : faciliter la compréhension des enjeux de la couverture vaccinale, lutter contre la diffusion de fake news et responsabiliser les patients sur les enjeux de la vaccination.

Comment ? Déjà, en renforçant les connaissances des professionnels de santé eux-mêmes à travers les formations initiale et continue. Il est prévu d’effectuer un état des lieux des formations actuelles sur la vaccination qui peut avoir pour conséquence « d’engager une modification des compétences à valider dans le cadre de la délivrance des diplômes et des certifications aux professionnels de santé ».

Ensuite, en mettant en cohérence les messages à faire passer auprès des patients avec des supports communs à tous les professionnels de santé et en investissant dans de « nouveaux outils d’information harmonisés pour les aider à convaincre ».

Enfin, en multipliant les outils de communication et les incitations auprès des patients : distribution de bons de vaccination de l’Assurance maladie, utilisation du « carnet vaccinal électronique » via Mon Espace Santé, campagnes de sensibilisation ciblées répondant aux interrogations des Français.

Faire appliquer les moyens mis en œuvre

Alors que le parcours de vaccination est aujourd’hui « long et complexe », le collectif propose un accès simplifié « au plus près de chez soi », en autorisant les pharmaciens, infirmiers et sages-femmes à prescrire et administrer les vaccins non-vivants. L’occasion de rappeler que les textes réglementaires ouvrant la prescription des vaccins par les pharmaciens se font toujours attendre…

Viser un accès simplifié, « y compris dans les déserts médicaux » est possible. Le collectif propose d’impliquer les collectivités territoriales à travers la mobilisation des professionnels de santé et des communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS).

Le tout sans oublier les médecins, en particulier les médecins du travail, parfois l’un des rares professionnels de santé en contact avec certains publics.

Enfin, pour favoriser le parcours vaccinal des personnes les plus à risque, les représentants proposent des mesures d’ « aller vers » : intégrer la vaccination au programme des rendez-vous de prévention aux âges-clés de la vie, notamment celui à 60-65 ans, permettre aux pouvoirs publics d’affiner leurs données sur les couvertures vaccinales, leur permettant de cibler les campagnes de vaccinations, et, dans les désert médicaux, de par exemple mettre en place des « vaccibus ».