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Vaccin contre le Chikungunya : des syndicats de titulaires divisés sur la conduite à adopter
« Nous sommes désormais sûrs que les trois cas d’effets indésirables graves survenus à La Réunion, dont le décès d’un patient de 80 ans, sont bien dus à l’administration du vaccin Ixchiq. Les contrôles effectués récemment en attestent », affirme Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). « Il ne me semble pas raisonnable de continuer la vaccination, y compris pour les 18-65 ans, avant de faire toute la lumière sur les effets du vaccin. Je reste persuadé que la vaccination est la meilleure arme contre le Chikungunya, mais nous devons obtenir la confiance de la population en agissant lorsqu’un accident survient », estime-t-il.
Éviter l’hécatombe
Faut-il suspendre la campagne de vaccination pour toute la population, malgré l’avis rendu par la Haute Autorité de santé (HAS), qui maintient les recommandations de vaccination pour les personnes âgées de 18 à 65 ans ? Pour Pierre-Olivier Variot, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), ce serait trop risqué : « Il faut absolument vacciner la population. Les dégâts causés sont très importants. La précédente épidémie avait fait 250 morts. Je recommande pour ma part de suivre l’avis de la HAS », explique le pharmacien qui veut éviter « une hécatombe ». Et de préciser qu’un « nouveau vaccin – Vinkumya du laboratoire Bavarian Nordic -, à protéine recombinante, contrairement au vaccin vivant atténué Ixchiq, arrivera prochainement sur le marché. Il faut que l’État oriente très vite vers ce vaccin. »
Des recommandations pour les voyageurs
Autre préoccupation : les voyageurs qui souhaitent se rendre à la Réunion. Philippe Besset conseille à ses confrères pharmaciens « de délivrer le vaccin aux patients en s’assurant qu’ils soient pleinement informés de ses effets indésirables, afin que leur responsabilité ne soit pas engagée en cas d’accident », assure Philippe Besset.
À La Réunion, l’épidémie est loin de refluer. Les consultations et les passages aux urgences liés au Chikungunya restaient encore très élevés la semaine dernière. Un nouveau bilan de Santé publique France fait état de vingt nouveaux décès pouvant être imputés au virus, dont celui d’un nourrisson.
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