Rougeole : autant de cas sur le premier trimestre 2025 que sur toute l’année 2024 !

Un DGS-urgent datant du 7 mars dernier avait déjà pointé un nombre de cas de rougeole en forte augmentation depuis 2023 en France, en Europe et dans le monde. Les autorités sanitaires, au vu de la situation observée depuis le début de l’année 2025, craignaient une plus large diffusion de la maladie sur le territoire national. Les derniers chiffres confirment une situation préoccupante.

Presque 500 cas en France métropolitaine depuis le début d’année

Selon Santé publique France, entre le 1^er janvier et le 13 avril 2025, 427 cas de rougeole ont été déclarés, soit « un total approchant le nombre de cas (483) déclarés en 2024 » indique le Bulletin épidémique de la rougeole paru ce jeudi 29 avril. Ces cas touchent particulièrement les enfants de 1-4 ans (17 %), les adolescents de 15 à 19 ans (10 %), les adultes de 30 à 39 ans (11 %) et ceux de plus de 40 ans (14 % des cas). Mais « le taux de notification des cas le plus élevé est observé chez les nourrissons de moins d’un an (6,6 cas pour 100 000) », précise le document.

Sans grande surprise, 68 % des personnes infectées (dont le statut vaccinal était connu) étaient des sujets ciblés par la vaccination (âgés de plus d’un an et nés depuis 1980) non ou incomplètement vaccinés.

Soixante départements de France métropolitaine ont été touchés depuis le début de l’année (l’outre-mer étant jusqu’à présent préservé). Les plus impactés sont le Nord (76 cas), l’Isère (30 cas), la Haute-Savoie (23 cas), les Bouches du Rhône (20 cas), le Val d’Oise (19 cas), l’Hérault (17 cas), Paris (15 cas), les Alpes Maritimes (13 cas) et le Pas de Calais (12 cas).

Au total, environ 15 % des cas sont d’origine importée depuis principalement 7 pays : le Maroc où sévit une épidémie, la Roumanie, l’Italie, le Vietnam, le Royaume-Uni, la Suisse et la Guinée.

Vérifier le statut vaccinal des personnes nées depuis 1980

Dans ce contexte de recrudescence de la rougeole, les autorités demandent aux professionnels de santé de vérifier le statut vaccinal contre la rougeole de tous les patients et, le cas échéant, de procéder au rattrapage vaccinal. Toutes les personnes nées depuis 1980 devraient avoir reçu au total deux doses de vaccin trivalent rougeole-oreillons-rubéole (voire 3 doses pour les personnes qui ont reçu une première dose de vaccin avant l’âge de 12 mois), en respectant un délai minimal d’au moins un mois entre les deux doses, quels que soient les antécédents vis-à-vis de ces trois maladies.

La Direction générale de la santé a d’ailleurs insisté, ce lundi 28 avril, à l’occasion de la parution du calendrier vaccinal 2025 sur le fait que tout contact avec un professionnel de santé doit constituer une opportunité de promouvoir la vaccination notamment chez les adultes.

Une couverture vaccinale à augmenter aussi chez les professionnels de la santé

La vaccination contre la rougeole est très efficace et protège de la maladie dans près de 100 % des cas après 2 doses de vaccin. La généralisation de la vaccination contre la rougeole a pour objectif l’élimination de la maladie. Mais pour cela, une couverture vaccinale de 95 % est nécessaire. Or actuellement, le taux de vaccination reste insuffisant, ce qui explique que le virus continue à circuler dans le pays.

« Une couverture vaccinale élevée de la population, tous âges confondus, y compris des professionnels de santé ou ceux travaillant au contact d’enfants, est indispensable pour limiter la circulation virale et protéger les plus fragiles des complications de la rougeole », rappelle Santé publique France.