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HPV : vers une extension du rattrapage vaccinal à tous les jeunes jusqu’à 26 ans
Jusqu’à présent, le rattrapage vaccinal contre les papillomavirus humains (HPV) était limité aux jeunes de 15 à 19 ans, avec une exception jusqu’à 26 ans pour les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes. Désormais, la Haute Autorité de santé (HAS) recommande d’ouvrir ce rattrapage à tous les jeunes adultes jusqu’à 26 ans révolus, quels que soient leur sexe ou leur orientation sexuelle.
En France, près de 80 % des personnes sexuellement actives seront infectées par un ou plusieurs HPV au cours de leur vie. Dans la majorité des cas, l’infection est transitoire. Mais chez 5 à 10 % des personnes, une infection persistante peut entraîner des lésions précancéreuses évolutives.
Un vaccin efficace mais encore sous-utilisé
Chaque année, les HPV sont responsables de 6 400 cancers – dont près de 50 % du col de l’utérus – et de 35 000 lésions précancéreuses. En 2023, on dénombrait 3 159 cas de cancer du col et 1 100 décès. Pourtant, la vaccination, associée au dépistage, peut éviter l’essentiel de ces pathologies.
Introduite en 2007 pour les filles, étendue aux garçons en 2021, la vaccination anti-HPV progresse mais reste insuffisante : en 2024, seuls 48 % des filles et 24,5 % des garçons de 16 ans avaient reçu deux doses, loin de l’objectif de 80 % prévu en 2030. Selon la HAS, l’élargissement du rattrapage répond à une « perte de chance » pour environ 3,6 millions de jeunes adultes non vaccinés.
Gardasil 9 : données cliniques favorables
Le vaccin Gardasil 9, dirigé contre neuf génotypes de HPV, a démontré son efficacité sur les lésions de haut grade et les condylomes chez les 16-26 ans. Son profil de sécurité est jugé favorable, avec une protection maintenue jusqu’à 12 ans après vaccination. Son efficacité reste toutefois optimale en cas d’administration avant toute infection.
Le schéma vaccinal recommandé est de 2 doses avant 15 ans, et 3 doses à partir de 15 ans. Le vaccin peut être administré en même temps que le rappel dTcaP (à 25 ans) ou la vaccination méningococcique ACWY (entre 15 et 24 ans).
Une stratégie complémentaire au dépistage
La HAS rappelle que la vaccination ne protège pas contre les infections déjà présentes, ni contre tous les génotypes à haut risque. Elle ne remplace donc pas le dépistage, toujours recommandé dès 25 ans, y compris chez les femmes vaccinées.
Dans un contexte de hausse des infections sexuellement transmissibles, cette stratégie de rattrapage vise à réduire la circulation des HPV et leur impact. Reste au ministère de la Santé à acter cette extension, pour une mise en œuvre rapide sur le terrain.
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