Le tabac nuit encore plus gravement aux diabétiques

© Getty Images

Prévention Réservé aux abonnés

Le tabac nuit encore plus gravement aux diabétiques

Publié le 30 mai 2025
Par Amélie Roussel-Dupré
Mettre en favori
À l’occasion de la journée mondiale sans tabac, ce 31 mai, la Fédération française des diabétiques tire la sonnette d’alarme sur l’association diabète et tabac. Le tabagisme demeure le premier facteur de risque de mortalité chez les diabétiques fumeurs, alors même que le sevrage n’est pas suffisamment initié par les soignants.

La Fédération française des diabétiques, avec le soutien de la Société francophone du diabète et de la Société francophone de tabacologie, profite de la Journée mondiale sans tabac pour alerter sur la syndémie diabète et tabac.

Le tabagisme, un facteur diabétogène

Selon une méta-analyse américaine de 2024, il existe une relation dose-dépendante entre le risque relatif de diabète et l’intensité du tabagisme (actif ou passif). Autrement dit, plus on fume, plus l’équilibre glycémique se dégrade et plus le risque de développer un diabète est important.

Entre autres mécanismes, la nicotine augmente l’insulinorésistance et l’insulinosécrétion. Fumer augmenterait de plus de 37 % le risque de développer un diabète de type 2.

Un enjeu de santé publique

Plusieurs études et méta-analyses montrent que le tabagisme augmente significativement le risque de complications au cours des diabètes de type 1 et 2 : déséquilibre glycémique, cancers, complications cardiovasculaires, néphropathies, rétinopathies, infections etc.

D’autre part, « le tabagisme actif chez le diabétique constitue le principal facteur de risque de mortalité toutes causes confondues avant même l’équilibre glycémique, lipidique ou tensionnel ». explique le Pr Vincent Durlach, médecin spécialiste en maladies métaboliques et en tabacologie au CHU de Reims. Or, on estime à environ 410 000 le nombre de diabétiques fumeurs en France.

Publicité

Deux messages forts de prévention sont à promouvoir :

– ne pas devenir fumeur s’il existe un risque de développer un diabète ;

– chez le diabétique fumeur, arrêter de fumer doit être une priorité.

Des soignants peu formés et peu disponibles

Différentes enquêtes révèlent la méconnaissance du caractère diabétogène du tabac dans la population médicale. De plus, les compétences ainsi que le temps dédié au sevrage tabagique demeurent insuffisants.

« Aborder la question du tabac avec les patients diabétiques est une nécessité impérative » rappelle le Pr Bruno Vergès, médecin endocrinologue, diabétologue, spécialiste des maladies métaboliques au CHU de Dijon.

Chez les diabétiques, il convient de parler des risques associés au tabac tout en prenant en compte chaque patient dans son individualité, de mettre en place une stratégie de sevrage en s’aidant de spécialistes tabacologues médicaux et paramédicaux, le tout dans une approche multidisciplinaire.