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Les pharmaciens rémunérés pour accompagner les asthmatiques
A partir du mardi 1er octobre, les pharmaciens belges vont pouvoir proposer un accompagnement personnalisé aux patients entamant un traitement de l’asthme. Prise en charge par la sécurité sociale belge, l’INAMI, cette prestation, rémunérée par des honoraires, marque une nouvelle étape dans l’évolution de la profession.
La nouvelle prestation qui s’adresse aux patients débutant un traitement de l’asthme à partir du 1er octobre « a fait l’objet d’une concertation entre les organismes assureurs et les pharmaciens. Les protocoles ont été présentés aux médecins pneumologues et généralistes qui les ont validés. Nous avons fait un gros travail auprès des professionnels de santé », explique Christian Elsen, vice-président de l’APB (Association pharmaceutique belge).
L’objectif est de garantir et renforcer l’efficacité du traitement prescrit en travaillant notamment le bon usage des médicaments et l’observance thérapeutique. Dans un premier temps, la prestation est réservée aux patients asthmatiques qui débutent un traitement avec un corticostéroïde à inhaler en monopréparation ou en préparation combinée (corticostéroïdes + sympathomimétiques en inhalation). Les formes concernées sont les aérosols doseurs et les inhalateurs à poudre sèche. « Un patient sur deux maîtrise mal son asthme parce qu’il ne suit pas correctement son traitement de fond et/ou a une mauvaise technique d’inhalation. Au final, ce sont plus de 160 000 personnes qui pourraient bénéficier de ce suivi personnalisé », précise Christian Elsen.
Deux entretiens avec le patient
La prestation se compose de deux entretiens d’accompagnement d’une durée de 15 à 20 minutes. Le premier est un entretien d’information réalisé au démarrage du traitement, au cours d’un rendez-vous convenu avec le patient dans un délai aussi court que possible après la date de délivrance du corticostéroïde à inhaler. Le second entretien de suivi est réalisé de préférence dans une période de 3 à 6 semaines après le premier entretien. Chaque entretien se conclut par un compte rendu, que le pharmacien réalise en deux exemplaires, un pour le patient, l’autre conservé dans son dossier pharmaceutique. Le pharmacien y indique notamment si, et pour quelle raison, il invite le patient à consulter son médecin traitant. L’accompagnement peut être proposé par le pharmacien ou être initié à la demande du médecin ou du patient lui-même. L’accord du patient est consigné par écrit. Les deux entretiens sont réalisés dans la même pharmacie par un pharmacien.
40 € d’honoraires pour une prestation complète
La prestation est gratuite pour les patients mais figure sur le ticket de caisse. Le pharmacien perçoit des honoraires forfaitaires de 20 € par entretien d’accompagnement (soit 40 € pour une prestation complète). Cette rémunération se fait dans le cadre du budget de 2,5 M€ qui a été alloué pour 2013 et n’entraîne aucune dépense supplémentaire pour l’INAMI, la sécurité sociale belge. « Ces honoraires paraissent raisonnables pour une pharmacie moyenne compte tenu du temps que le pharmacien passera. Ce budget, qui reprend les sommes jusqu’ici réparties par officine de façon forfaitaire dans le cadre de la première délivrance d’un médicament nouveau (500 € par officine et par an), est désormais payé à l’acte et doit suffire. Pour l’avenir, nous allons monter en puissance avec d’autres moyens et d’autres projets. Nous avons amorcé la pompe, se félicite Christian Elsen. D’autres traitements de fond sont peu respectés, comme le diabète, l’hypertension, les traitements des anticoagulants oraux… Rien n’est décidé. Le choix de l’asthme, pathologie répartie de façon égale, offre l’opportunité à chaque pharmacien de se former à cette nouvelle pratique officinale. »
Des entretiens cadrés
Le premier entretien comprend l’analyse des attentes, de la motivation et des expériences du patient, et la dispensation d’informations relatives à l’asthme, son traitement, le bon usage des médicaments, l’importance d’une bonne observance, etc.
Le second entretien comprend l’écoute du patient, l’analyse de son expérience vécue depuis le premier entretien et un échange sur les problèmes éventuellement rencontrés (événements inattendus, effets indésirables, etc.). Un focus doit être fait sur les points relevés par le pharmacien lors du premier entretien. Pour mener ces entretiens, les pharmaciens disposent d’une série d’outils de soutien, tels qu’une banque de données avec accès web initiée par l’APB avec mise en ligne d’un canevas automatique de questions/réponses.
Les entretiens doivent se dérouler dans un endroit adapté de l’officine, qui permet de garantir la confidentialité et la discrétion. Mais les pharmaciens n’ont pas l’obligation de fermer cet espace.
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