Bilans partagés de médication : la recette du succès évoquée sur PharmagoraPlus

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Bilans partagés de médication : la recette du succès évoquée sur PharmagoraPlus

Publié le 1 avril 2019
Par Magali Clausener
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Lors de la conférence du Moniteur des pharmacies du 31 mars, consacrée aux nouvelles missions et prestations (salon PharmagoraPlus, Paris Porte de Versailles), Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO), a présenté deux propositions faites à l’Assurance maladie afin de développer les bilans partagés de médication. La première est de supprimer la limite d’âge des patients (65 ans minimum) : « Dès que le patient prend cinq médicaments ou plus, il y a un risque d’iatrogénie. Il doit donc pouvoir bénéficier d’un bilan partagé de médication. D’ailleurs la Haute Autorité de santé l’avait dit : pourquoi avez-vous fixé une limite d’âge ? », a-t-il expliqué. La seconde proposition consiste à réduire le délai de paiement des bilans de médication. « Une fois que le pharmacien a réalisé la série de 4 entretiens pour un patient donné, l’Assurance maladie le règle, un point c’est tout. Et, au moins, s’il y a un rejet, le pharmacien saura de quel patient il s’agit, alors qu’actuellement il n’est pas facile de s’y retrouver, détaille le président de l’USPO. Comme cela, on pourrait relancer la machine. » Et elle en a bien besoin. Seulement 15 % des officines se sont en effet engagées dans la réalisation de bilans partagés de médication. Même si, selon un sondage réalisé par la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), 60 % des pharmaciens déclarent qu’ils sont volontaires pour réaliser de tels bilans en 2019. « On peut penser que c’est une proportion faible, mais 60 %, c’est la majorité, a commenté Philippe Besset, président de la FSPF lors de la table-ronde. La problématique est de passer de l’intention à l’action. Les pharmaciens n’ont pas encore le réflexe de proposer à leurs patients un service que ces derniers ne leur demandent pas. Si le pharmacien a la capacité d’entendre les demandes des patients, il n’est pas formé pour leur proposer des entretiens pharmaceutiques et/ou un bilan partagé de médication. Les pharmaciens devraient être aidés par l’Assurance maladie dans cette démarche. La dimension communication est à retravailler avec elle. » Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens abonde dans ce sens : « Il faut multiplier les outils pour prendre les pharmaciens par la main. Il serait intéressant que les logiciels métier émettent une alerte pour signaler que le patient est éligible en fonction de paramètres entrés par l’équipe officinale elle-même ». La présidente de l’Ordre a par ailleurs regretté que les bilans partagés de médication, comme les entretiens pharmaceutiques, n’aient pas été un sujet travaillé en amont avec les médecins. Ce qui aurait réduit leur réticence face à cette nouvelle mission. Un frein qu’a nuancé Gilles Bonnefond : « Lorsqu’ils comprennent l’intérêt du bilan partagé de médication, les médecins nous disent merci ».

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