Tape-à-l’œil

La baisse du tarif des tests antigéniques vous conduit-elle à ne plus (ou moins) en réaliser ? » Notre sondage, en ligne jusqu’au 13 avril, auquel 54,2 % des 513 internautes votants ont répondu par l’affirmative tendait à démontrer que le dépistage en officine allait chuter. On ne se refait pas, nous avons cherché à vérifier à travers les chiffres si l’hypothèse devenait réalité.

Du mardi 29 mars au lundi 4 avril 2022, donc avant que ne commence réellement la grève des tests le 4 avril, la baisse de ces tests (tous types confondus) était de 8 %. Or, avec 3 746 236 tests effectués la semaine suivante (du mardi 5 au lundi 11 avril), elle est à – 6 %, marquant donc plus légèrement le pas.

Dans le détail, 2 173 000 tests antigéniques (TAG) ont été pratiqués sur cette même période, soit une décrue de 7,17 % à mettre en parallèle avec la diminution de 3,33 % des tests RT-PCR et celle de 2 % des cas de contamination sur les deux dernières semaines à date du 12 avril, selon Santé publique France. On pourrait donc en conclure que la baisse plus élevée enregistrée sur les TAG résulte pour partie de la grève en pharmacie. Pas franchement. La comparaison sur les deux journées les plus faibles en volume de TAG réalisés, vendredi 8 et samedi 9 avril, par rapport aux deux mêmes jours de la semaine précédente, vendredi 1^er et samedi 2 avril, montre une très légère diminution, respectivement de 0,3 % et 1 %. A ce jour, sur le plan national, l’effet de la grève des tests en pharmacie est insignifiant. Ce qui illustre une nouvelle fois la dualité du pharmacien. Le professionnel de santé qu’il est lui murmure à une oreille de rester au service de son patient, tandis que l’entrepreneur inscrit au registre du commerce lui susurre à l’autre de veiller à garder son client.