La grève du test

Les présidents des deux syndicats de titulaires (FSPF et USPO) de la région Auvergne Rhône-Alpes ont décidé d’organiser une action commune afin de faire baisser les statistiques de tests antigéniques jusqu’au 15 avril. Comment ? En invitant les patients à effectuer un test PCR. Réduction des plages horaires de dépistage, fin de l’emploi de collaborateurs en extra, test au cas par cas d’un public ciblé… Dans les départements, des actions s’organisent et traduisent à quel point la der-nière modification tarifaire sur les tests est mal vécue. Je vous encourage d’ailleurs vivement à découvrir notre reportage en région publié en ligne le 6 avril*.

Au-delà de cette effervescence locale, les données nationales de l’Assurance maladie montrent une cassure nette entre l’augmentation du nombre de tests réalisés sur les trois derniers jours de mars (+ 17 % le 29 mars) et la décrue sur les quatre premiers jours d’avril (- 6 % les 1^er, 2 et 3 avril, – 8 % le 4 avril tous tests confondus et – 9,1 % pour les tests antigéniques). Au regard de l’évolution de l’épidémie de Covid-19, la corrélation entre la baisse de rémunération des pharmaciens sur les tests de dépistage à partir du 1^er avril et l’amoindrissement du nombre de ces actes ne peut être occultée. Ne croyons toutefois pas que ces opérations de débrayage soient menées de gaieté de cœur. Elles posent forcément un cas de conscience, leur but n’étant pas de prendre les patients en otage ni de renier un sens du service dont la démonstration fut éclatante au plus fort de la crise. Il y a donc un sentiment qui dépasse le strict cadre du manque à gagner et qui touche au besoin de reconnaissance des officinaux. Et au-delà, ces actions symbolisent certainement leur volonté de ne pas payer, demain, l’addition de ce qui a été octroyé, hier, pour bons et loyaux services.

* Lemoniteurdespharmacies.fr, « Tests antigéniques Covid-19 : ces pharmaciens qui ont décidé de faire grève ».