Fin de l’obligation vaccinale : l’officine prête à accueillir ses soignants non vaccinés ?

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Fin de l’obligation vaccinale : l’officine prête à accueillir ses soignants non vaccinés ?

Publié le 3 avril 2023
Par Yves Rivoal
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La réintégration des soignants non vaccinés sera possible une fois les modalités fixées par décret. A l’officine, la fin de l’obligation vaccinale des professionnels de santé contre le Covid-19 a été accueillie avec réserve par les chambres patronales.

L’annonce de la Haute Autorité de santé (HAS), ce 30 mars, en faveur de la levée de l’obligation vaccinale contre le Covid-19 pour les professionnels de santé n’a pas manqué de faire réagir. Cette décision, qui permettrait de réintégrer 1 500 préparateurs et pharmaciens d’officine, reçoit un accueil mitigé de la part des chambres patronales. « A la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), nous soutenons par principe toujours les positions des autorités de santé, même si nous maintenons notre opinion de soutien à l’obligation vaccinale des soignants, rappelle Philippe Besset, son président. Quand l’obligation vaccinale a été instaurée, nous avons fait en sorte qu’elle soit respectée. Aujourd’hui, la donne a changé. Le rapport bénéfice/risque entre la vaccination obligatoire et le fait d’avoir des salariés en moins dans nos équipes s’est inversé. Dès que la mesure sera confirmée par le ministre de la Santé, et que les textes seront publiés au Journal officiel, nous inviterons nos confrères à réintégrer les préparateurs et pharmaciens non vaccinés. »

Même réserve du côté de Pierre-Olivier Variot, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO). « Même si je ne suis personnellement pas d’accord avec cette recommandation, sur le fond, je la comprends, la circulation du virus et sa virulence ayant diminué », reconnaît-il. Ce que l’USPO demande maintenant à l’Etat, c’est de se positionner clairement. « Si l’on doit réintégrer les préparateurs et pharmaciens non vaccinés, la décision doit être ferme et définitive, quelle que soit l’évolution de la situation sanitaire. Et si la suspension devait un jour être réactivée, il faudra alors nous autoriser à mettre un terme à leur contrat de travail car à force de faire des allers-retours, on va finir par mettre en difficulté des titulaires qui ne pourront pas se projeter dans l’avenir. Je rappelle que, jusqu’à présent, le gouvernement, malgré nos demandes, ne nous a jamais autorisé à les licencier, considérant qu’ils faisaient toujours partie des salariés. Les titulaires ont donc été contraints de recruter en CDD, ce qui coûte plus cher. Et comme beaucoup n’ont trouvé personne pour les remplacer, cela fait maintenant plus de deux ans que certains confrères travaillent avec un ou deux salariés en moins dans leur effectif. Cette situation ne peut plus durer… », conclut Pierre-Olivier Variot.
Des consultations sont en cours entre les autorités de santé et les représentants de la profession pour préparer le retour des soignants non vaccinés. A l’issue de cette concertation, un décret donnant les modalités de réintégration sera publié « dans plusieurs jours ou semaines », a fait savoir le ministère de la Santé.

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