- Accueil ›
- Législation ›
- Droit du travail ›
- Temps de travail et congés ›
- Budget 2026 : les arrêts maladie dans la ligne de mire de l’exécutif

© Getty Images/iStockphoto
Budget 2026 : les arrêts maladie dans la ligne de mire de l’exécutif
17 milliards d’euros. C’est ce que la Sécurité sociale a déboursé en 2024 pour indemniser les arrêts maladie. Une dépense jugée « insoutenable » par François Bayrou, commissaire au Plan, lors de la conférence des finances publiques du 15 avril. En pleine élaboration du budget 2026, les arrêts de travail apparaissent plus que jamais comme un levier d’économies.
Des arrêts plus nombreux, plus longs, et pas uniquement chez les seniors
La progression des arrêts de travail dépasse les projections liées au vieillissement de la population. Selon les données citées par le gouvernement, leur durée s’allonge, notamment chez les plus jeunes. Un phénomène que la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, impute à « un management vertical, un manque d’écoute et une perte de sens au travail ». Derrière la statistique, c’est le malaise professionnel qui interroge. « Ce n’est pas une question de fraude, mais de conditions de travail dégradées », assure-t-elle, appelant à un dialogue renforcé avec les partenaires sociaux.
Vers un nouveau tour de vis en 2026 ?
En 2023, l’État avait déjà réduit le plafond des indemnités journalières. Mais le gouvernement envisage d’aller plus loin dans la loi de finances 2 026. Parmi les scénarios envisagés : l’allongement du délai de carence. Aujourd’hui fixé à trois jours pour les salariés du privé, il pourrait être étendu, selon plusieurs sources à Bercy. Une mesure qui viserait à décourager les arrêts de courte durée, en forte augmentation.
Un débat explosif sur la responsabilisation des assurés
Patrick Martin, président du Medef, s’est également exprimé sur le sujet en plaidant pour une responsabilisation accrue des assurés. « Ceux qui refusent la vaccination ou ne prennent pas soin de leur santé doivent assumer les conséquences de leurs choix », a-t-il déclaré sur France Info. Il évoque une prise en charge conditionnée à certaines obligations, notamment dans le cadre de pathologies évitables. Un discours qui, s’il reste à l’état de provocation, rencontre un écho croissant dans une partie de la majorité.
La Cour des comptes prône une modulation selon les revenus
Dans son dernier rapport, la Cour des comptes propose quant à elle une réforme structurelle : moduler les remboursements de soins en fonction du niveau de revenu. Une idée inspirée du système allemand, dans lequel les hauts revenus bénéficient de remboursements moindres. Le ministre de l’Économie Éric Lombard n’avait pas exclu cette hypothèse en janvier dernier. Mais une telle rupture avec le principe fondateur de la Sécurité sociale — « à chacun selon ses besoins » — pourrait avoir un coût politique et social élevé. Les syndicats, toutes tendances confondues, s’y opposent fermement, redoutant un désengagement des cotisants les plus aisés.
Une trajectoire budgétaire incertaine
Avec un objectif affiché de 40 milliards d’euros d’économies, le gouvernement s’attaque à l’une des dépenses sociales les plus sensibles. Les pharmaciens et professionnels de santé de premier recours pourraient être en première ligne, si la stratégie retenue implique un filtrage accru des prescriptions d’arrêts maladie ou une pression renforcée sur les arrêts délivrés en pharmacie. Les arbitrages définitifs sont attendus d’ici l’été, mais l’offensive contre les arrêts de travail est d’ores et déjà enclenchée.
- Classification des salariés de l’officine : voici la nouvelle grille
- La « grève » des préparations de sertraline se poursuit
- Refonte de la grille des coefficients des salariés : un accord a été trouvé !
- Discrimination à l’officine
- Salaires en officine : juste après l’augmentation de 2024, celle de 2025 presque signée
- [VIDÉO] Actu officinale : s’il n’y avait que 3 infos à retenir cette semaine…
- Fin de vie : ira-t-on jusqu’au référendum ?
- Revalorisation des missions, Rosp biosimilaires… le ministre prêt à céder ?
- Hypertension artérielle : se mobiliser pour mieux dépister
- [VIDÉO] Limiter la primo-délivrance d’antalgiques de palier 1 : mal de crâne assuré


