Refonte de la grille des coefficients des salariés : un accord a été trouvé !

Après une suspension, courant 2024, des négociations concernant la refonte de la grille de classification des métiers de l’officine, les partenaires sociaux ont rapidement avancé pour aboutir à un accord jugé « satisfaisant » par David Brousseau, représentant de Force ouvrière (FO) Pharmacie, et Philippe Denry représentant de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF).

« Il faut noter que la FSPF a suivi une bonne part des propositions que nous portions. C’est assez rare pour le souligner. Nous avons pu ainsi aboutir à un accord avec des avancées notables pour les salariés dans un temps record de cinq à six mois », se félicite David Brousseau. « La branche connaît un problème d’attractivité. Or, ces coefficients, qui pour certains ne sont plus utilisés dans les pharmacies, pouvaient décourager les jeunes pour lesquels le salaire de début de carrière est l’un des critères de choix », ajoute Philippe Denry.

Un meilleur début de carrière pour tous les salariés

« Il était important pour l’attractivité de la branche de penser une meilleure progression de carrière tant pour les adjoints que pour les préparateurs », soutient David Brousseau. Ainsi, les coefficients 240 pour les préparateurs, et 400 et 430 pour les pharmaciens adjoints sont supprimés.

Un pharmacien commencera sa carrière au minimum au coefficient 470, puis passera au bout d’un an au coefficient 500. Son coefficient progressera ensuite automatiquement jusqu’au coefficient 550 au bout de dix-neuf ans (quatre années supplémentaires pour atteindre 520, puis trois paliers de cinq ans pour les coefficients 530, 540 et 550).

Côté préparateurs, le début de carrière se fera au coefficient 250. « La progression de carrière sera plus rapide, puisque le nombre d’années de pratique professionnelle sera au maximum de cinq ans pour passer au coefficient supérieur, alors qu’aujourd’hui huit années de pratique peuvent être exigées », décrypte le secrétaire fédéral FO.

Le passage au coefficient 330 permettant au préparateur d’être assimilé cadre devient automatique et les coefficients 340 et 350 sont ajoutés en fin de carrière. « Ce choix a été fait pour valoriser la compétence des salariés les plus anciens et éviter l’envol des compétences d’un préparateur de 45-50 ans », précise quant à lui Philippe Denry.

Autre changement, le préparateur pourra prétendre au coefficient 400 et devenir cadre. « C’est ici une clarification de la convention collective, mais elle est importante », estime David Brousseau. « Ce coefficient sera toutefois octroyé à la discrétion de l’employeur », observe la FSPF par la voix de Philippe Denry.

À quand la mise en application de la nouvelle grille ?

L’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) a décidé de ne pas signer l’accord trouvé lors de la CPPNI (commission paritaire permanente de négociation et d’interprétation) du 28 avril. « Je ne peux être que d’accord avec le principe de travailler sur l’attractivité des métiers, mais actuellement ce n’est pas le bon moment. Cet accord conduit à une augmentation des rémunérations de 3 % en moyenne. Or l’économie de l’officine ne le permet pas », explique Daniel Burlet, représentant de l’USPO lors des négociations.

L’accord s’appliquera à compter du deuxième mois de l’année civile qui suivra sa publication au Journal officiel. « Ce délai a été pensé pour permettre aux comptables et aux employeurs de mettre en place la nouvelle classification qui va nécessiter que tous se mobilisent », décode David Brousseau.

Chacun espère une publication rapide. Elle pourrait intervenir courant septembre 2025, mais la balle est pour l’instant dans le camp du ministère du Travail.

>> Consultez la grille des salaires des métiers de la pharmacie