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Négociations sur la rémunération : faut-il hausser le ton ?
Alors que les négociations conventionnelles se poursuivent entre les syndicats de pharmaciens et l’Assurance maladie, l’Union nationale des pharmacies de France (UNPF) réagit au « piétinement » des discussions.
Si l’UNPF n’est pas à la table des négociations, elle n’hésite pas à faire entendre sa voix sur les discussions qui se sont engagées entre l’Assurance maladie et les syndicats pharmaceutiques. Dans un communiqué en date du 5 février 2024, le syndicat estime qu’ « il ne ressort pour le moment aucune avancée » des négociations en cours. « La succession des réunions ne permet que de constater le fossé qui sépare la pharmacie d’officine « vue de haut » (ou devrait-on dire « prise de haut ») de la pharmacie réelle, à bout de souffle économique », n’hésite pas à déclarer l’UNPF. Et d’estimer que le ras-le-bol et le désarroi des pharmaciens se muent « à présent en colère ».
« Faute de revalorisation notable permettant d’enrayer la baisse de rémunération, les fermetures d’officines vont s’accélérer et l’offre de soins de proximité se dégrader dans un pays qui prétend en faire sa priorité. Des moins de 20 000 pharmacies actuelles, combien resteront dans cinq ans ? Dans dix ans ? 15 000 ou encore moins ? », s’interroge le syndicat.
« Au lieu de prendre à bras le corps la relance vitale du réseau, le Gouvernement et la Cnam [Caisse nationale de l’assurance maladie, NdlR] allument des contre-feux sur des sujets rebattus et hors de propos, comme la dispensation à l’unité et la vente en ligne de médicaments. En parallèle, des députés de la majorité travaillent sur des pistes de déréglementation », constate l’UNPF, qui juge que « le dispositif français de délivrance des médicaments, garant de l’absence de contrefaçon et rempart du bon usage, est l’un des rares systèmes qui fonctionnent bien dans notre pays ». Et de se demander pourquoi l’attaquer, sauf peut-être pour les « intérêts des sociétés lucratives qui supplanteront les pharmaciens dans la distribution de produits de santé ».
Et de prévenir : « Sortir de la prochaine réunion plénière, prévue avec l’Assurance maladie début mars, sans proposition concrète et significative de revalorisation représenterait une catastrophe pour le réseau. Faute de signaux positifs d’ici ce rendez-vous majeur, nous n’hésiterons pas à provoquer le destin, en appelant à une mobilisation unie de toutes les forces vives qui veulent préserver l’accès des Français à une pharmacie de qualité et proche de chez eux ».
Et de conclure : « Les agriculteurs n’ont pu se faire entendre qu’en manifestant fortement leur colère, les pharmaciens ont bien retenu la leçon ».
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