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Négociations salariales 2024 : toujours rien pour l’instant
Mardi 18 novembre s’est tenue la réunion de la dernière chance entre représentants de salariés et d’employeurs pour éviter une année blanche en 2024 aux salariés officinaux, dans un contexte d’inflation et de perte de pouvoir d’achat. Malgré l’accord des deux représentants d’employeurs pour une augmentation de la valeur du point de 1,8 %, aucun accord de branche n’a été signé à ce jour. Le suspens reste entier jusqu’à la date butoir du mardi 26 novembre 2024.
Les employeurs, prêts à y aller
Un mois plus tôt, jour pour jour, les représentants des salariés et des employeurs avaient quitté la table des négociations salariales sur une proposition d’augmentation de 1,8 % de la valeur du point. À l’époque, la Confédération française démocratique du travail (CFDT), Force ouvrière (FO) et la Confédération générale du travail (CGT) n’avaient alors pas manqué de rappeler que le Smic avait été lui revalorisé de 2 % au 1er novembre, par anticipation de la date du 1er janvier, suite à l’annonce du Premier ministre, Michel Barnier lors de la présentation de son programme au parlement et confirmé ensuite par décret au Journal officiel le 24 octobre 2024. Bien que convaincu par la nécessité de réévaluer les salaires à l’officine, l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) mettait elle en garde sur la réelle possibilité pour les titulaires d’absorber une nouvelle hausse de charges dans un contexte économique déjà tendu. En effet, près de 20 % des pharmaciens déplorent une trésorerie dans le rouge et plus de la moitié (54 %) déclare qu’elle est tombée à moins de 4 % de leur chiffre d’affaires (CA), selon les résultats d’une enquête nationale sur la trésorerie des pharmacies d’officine menée par la FSPF. Malgré ces doutes, la FSPF et l’USPO ont finalement obtenu tous deux un mandat de la part de leurs adhérents pour signer cette proposition le 18 novembre.
Ça coince encore du côté des syndicats de salariés
Du côté des représentants des salariés, seul David Brousseau, négociateur de l’accord pour FO pharmacie, qui est à l’origine de cette proposition, s’est prononcé favorablement : « Nous attendons la production du texte finalisé. S’il correspond à nos dires lors de la réunion, nous le signerons. Et dès janvier 2025, nous reprendrons les négociations pour 2025 ». Tandis que Christelle Degrelle, du syndicat Confédération française de l’encadrement-Confédération générale des cadres (CFE-CGC), y est opposée. « Nous sommes fidèles à notre ligne. Les salariés cadres doivent être au moins au plafond de la Sécurité sociale, soit à 3 864 € par mois en brut pour un salarié à temps complet en 2024 », explique-t-elle. Enfin, ni l’Union nationale des syndicats autonomes (UNSA), ni la CFDT n’ont donné, pour l’heure, leur position. Ils ont jusqu’au mardi 26 novembre pour consulter leur directoire et prendre leur décision. Stevan Jovanovic, secrétaire fédéral chargé de la branche santé libérale de la CFDT Santé Sociaux, a fait savoir qu’il allait défendre cette proposition insuffisante auprès de ses instances.« Parfois, il faut savoir lâcher pour mieux repartir », a-t-il déclaré. Quant à Éric Sellini, représentant de la CGT, il attend avec impatience « l’ouverture en janvier 2025 des négociations sur la grille des qualifications ».
Si l’une ou l’autre de ces quatre organisations change d’avis, l’accord sera validé et cela éviterait une année blanche pour les salariés officinaux. La seule certitude qu’ils ont à ce jour est l’augmentation de la prime d’équipement, qui passera à 90 € brut en 2025, au lieu de 85 € précédemment. « Cette initiative a été actée », confirme David Brousseau.
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