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Réforme des retraites : les perdants sont…
Les journées de manifestation et de grève contre la réforme des retraites s’enchainent. La rencontre du 5 avril entre l’intersyndicale et Elisabeth Borne a été un échec. Pourtant, à l’officine, il y a des perdants à cette réforme.
Côté retraite, pour le pharmacien chef d’entreprise, rien ne change. Le régime spécial dont il bénéficie n’est pas touché par la réforme.
Côté salariés, les choses sont différentes. Afin d’obtenir une pension de vieillesse de base à taux plein, les salariés doivent justifier, à partir de l’âge légal, d’un nombre minimum de trimestres d’assurance ou de périodes reconnues équivalentes, tous régimes confondus. La réforme des retraites, dans sa version soumise au Conseil constitutionnel, modifie les règles de ces deux paramètres.
Les règles de la nouvelle loi
L’âge de départ à la retraite est l’âge en dessous duquel il n’est en principe pas possible de prendre sa retraite. Actuellement, il est fixé à 62 ans. La loi le passe à 64 ans de façon progressive pour les salariés nés à compter du 1er septembre 1961 inclus.
Pour éviter une décote sur le montant de la pension, le salarié doit partir à l’âge légal et avec le nombre de trimestres d’assurance requis. La loi, dans sa version soumise au Conseil constitutionnel, accélère l’augmentation de la durée d’assurance prévue par la réforme dite “Touraine” de 2014. L’augmentation du nombre de trimestres est progressif. Elle commence donc à s’appliquer aux salariés nés à compter du 1er septembre 1961, qui devront avoir cotisé 1 trimestre de plus pour bénéficier d’une retraite à taux plein. Les assurés nés à partir du 1er janvier 1973 devront justifier de 172 trimestres soit 43 ans de travail pour bénéficier d’une retraite à taux plein.
Concrètement, pour percevoir une pension identique à celle calculée sous l’ancien régime, préparateurs et adjoints devront travailler plus longtemps.
Ecarts de salaires femmes-hommes
Lors des débats, des parlementaires ont souligné que ces augmentations auront plus d’impact sur les femmes que sur les hommes. En effet, selon les calculs, les femmes ont des salaires moins élevés, d’où les écarts de pensions avec les hommes. La loi dans sa version soumise au Conseil constitutionnel prévoit que « la Nation se fixe pour objectif la réduction de moitié de cet écart à l’horizon 2037, par rapport à celui constaté en 2023 et sa suppression totale, à l’horizon 2050 ”.
Carrières longues pour les préparateurs sous réserve
Les préparateurs sont concernés par le dispositif des carrières longues puisqu’ils commencent à travailler jeunes. Ils pourront bénéficier d’une retraite anticipée à 62 ans à condition d’avoir validé 4 ou 5 trimestres avant leurs 20 ans.
Mais un trimestre d’apprentissage réalisé avant le 1er janvier 2014 ne donne pas droit automatiquement à un trimestre de retraite. Entre le 1er janvier 1972 et le 31 décembre 2013, les cotisations versées par les employeurs étaient trop minimes pour être converties en trimestres de retraite.
Selon les situations individuelles, il est probable que les trimestres d’apprentissage ne permettent pas aux préparateurs de partir de façon anticipée.
Ce sont donc les femmes préparatrices qui sont les perdantes de la réforme.
Le Conseil constitutionnel se prononcera le 14 avril sur la conformité à la constitution du report de l’âge légal de départ à la retraite.
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