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Dépenses de santé : le Medef appelle à trier dans les prestations remboursées
« Il y a des prestations qui sont remboursées qui ne devraient pas l’être », a affirmé Patrick Martin ce 15 avril sur France Info. Selon le président du Medef, l’Assurance maladie doit opérer un tri plus strict des remboursements de dépenses de santé, quitte à revoir certaines prises en charge.
Vaccination : la piste d’un remboursement conditionné
Pour illustrer sa position, le patron des patrons évoque le cas des patients non vaccinés. « Quand vous avez des patients qui refusent de se faire vacciner et qui ensuite sont hospitalisés aux frais de la collectivité, ce n’est pas illogique de leur dire qu’ils doivent financer eux-mêmes les traitements », avance Patrick Martin. Selon lui, « on est dans une forme de déresponsabilisation totale », où la gratuité induirait un usage déconnecté des conséquences collectives.
Tout en se défendant de prôner une politique discriminatoire, Patrick Martin appelle à une réforme. « Il n’y a plus d’argent. Il faut responsabiliser », résume-t-il. En revanche, il rejette l’idée d’un remboursement différencié selon les revenus : « On a déjà une fiscalité très progressive. Si on conditionne tout aux revenus, les gens finiront par partir ».
20 milliards d’euros d’économies ciblées, selon la Cour des comptes
Cette déclaration intervient dans un contexte de fortes tensions sur les finances publiques. Lundi 14 avril, la Cour des comptes a publié une note chiffrée sur la maîtrise des dépenses d’Assurance maladie, évoquant un potentiel d’économies de 20 milliards d’euros d’ici 2029, sans remise en cause des fondamentaux de la Sécurité sociale. Les Sages y préconisent une amélioration de l’efficience des soins, un meilleur pilotage des parcours, et un renforcement de la lutte contre les fraudes et les indus.
Autre levier cité : la rationalisation des coûts de gestion. Patrick Martin appuie sur ce point : « Le coût de distribution des aides sociales s’élève à 47 milliards d’euros. Si on s’alignait sur la moyenne européenne, on économiserait entre 9 et 10 milliards. »
Ne pas « accabler les entreprises »
Pour le Medef, les coupes budgétaires ne doivent pas peser sur le tissu économique. « Allons chercher l’argent là où il existe », plaide Patrick Martin, excluant toute hausse de charges pour les employeurs. « Il y a des gisements d’économies ailleurs que sur le dos des entreprises, donc sur le dos des salariés et de la croissance. » Cette année, la surtaxe d’impôt sur les sociétés ferait peser 13 milliards d’euros de prélèvements supplémentaires aux entreprises, selon Patrick Martin. Elle ne devrait pas être reconduite l’an prochain.
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